
Âgé de 67 ans et après avoir assuré la direction opérationnelle de Daimler durant de longues années, Dieter Zetsche devait prendre la présidence du conseil de surveillance du groupe en 2021. Mais les plans de la maison-mère de Mercedes-Benz sont contrariés, car Dieter Zetsche renonce à ce projet, jugeant qu’il n’a pas un soutien suffisant de tous les actionnaires. « Le fait qu’après 40 ans de travail je ne sois pas considéré par certains comme un atout, mais comme un fardeau, je n’ai pas besoin de cela », a-t-il lâché dans un journal allemand, ne cachant pas une forme d’irritation.
L’ombre du dieselgate
Aux yeux de plusieurs actionnaires, dont Harris Associates qui détient 4,93 % du groupe et Deka Investment qui en possède 2,32 %, Dieter Zetsche est trop lié au dieselgate et il n’a donc pas le profil idéal pour superviser les mutations à l’agenda du groupe. « Daimler doit se réorienter avec un nouveau management, c’est une nécessité », souligne un investisseur.
Structure actionnariale complexe
Selon plusieurs sources interrogées ce week-end, Joe Kaeser, dirigeant de Siemens, pourrait être sollicité, dans la mesure où il maîtrise les structures actionnariales complexes. En outre, il a l’habitude de travailler avec les Chinois. Or, les groupes BAIC et Geely représentent désormais près de 20 % de Daimler sous forme directe (actions) ou indirecte (options). Rappelons que Daimler est dirigé par Ola Källenius depuis 2019, premier patron non allemand de l’histoire du groupe.