
L’institut ICDP présente sa nouvelle étude sur l’évolution de l’après-vente automobile à l’horizon 2030. Un avenir qui passera par une « coopétition », soit une coopération partielle ou ponctuelle entre des acteurs qui resteront concurrents. Une évolution indispensable selon l’organisme d’études, dans un contexte de contraction du marché. Une baisse évaluée à quelques points pour l’entretien et la réparation mécanique mais à une chute de 20 % pour la réparation collision. Cependant, le terme « coopétition » signifie bien coopération et non entente…
La location change la donne
L’un des principaux facteurs de ces évolutions provient du développement des formules locatives (LOA et LLD), au détriment de l’achat de véhicules. Les conséquences en matière d’après-vente sont importantes puisque ces solutions incluent souvent un contrat d’entretien. Le décideur sera donc le gestionnaire du contrat et non le conducteur de la voiture. Selon ICDP, la proximité de l’atelier sera encore plus importante et des critères comme la rapidité de l’intervention, la qualité des pièces et les prix seront entre les mains du loueur, avec des conséquences prévisibles sur les niveaux de marges pour les professionnels.
Montée en compétences
A ces paramètres s’ajoute une nécessaire montée en compétences pour traiter des véhicules au contenu technologique élevé et aux motorisations diverses. Une étape indispensable pour les carrossiers, qui sont déjà confrontés aux caméras et autres capteurs, dont le nombre ne cessera d’augmenter. Cette croissance technologique pourrait dégager de nouvelles opportunités grâce à la connectivité des véhicules, même si les tentatives dans ce domaine n’ont pas encore donné de résultats encourageants. En revanche, cette connectivité aura des conséquences en matière de responsabilité des professionnels, grâce à la traçabilité de toutes les opérations effectuées. Tout ceci dans un cadre réglementaire très strict en matière de confidentialité des données et d’accès à ces dernières.
Les frontières s’effacent
Derrière les ateliers de tous types, les distributeurs de pièces de rechange devront également s’adapter. En effet, la frontière entre constructeurs et indépendants s’effacera de plus en plus avec l’incursion de chacun sur le terrain de l’autre. Cependant, tous seront confrontés à une digitalisation croissante des processus de commandes pour améliorer leur service face à des ateliers très différents.
Ateliers spécialisés
Selon l’étude d’ICDP, les réparateurs pourraient être contraints de se spécialiser autour de certaines activités ou de certaines marques. Le profil de réparateur « toutes marques » pourrait ainsi disparaître, ce qui rapprocherait encore un peu plus réseaux constructeurs et indépendants spécialisés. Cet équilibre modifié pourrait donc entrainer la « coopétition » annoncée par ICDP.
Des concurrents qui coopèrent
L’analyse d’ICDP mène à cette notion de « coopétition » entre des acteurs concurrents. Comme le souligne l’institut dans son rapport, « un plus petit nombre de réparateurs, de distributeurs et de prestataires de services seront à la fois en concurrence et coopèreront afin de répondre aux besoins de leurs clients, tout en préservant la pérennité de leurs affaires ». L’étude s’attarde sur les points à mettre en place dès maintenant pour affronter un contexte en perpétuelle évolution. Deux acteurs importants comme Renault et Mobivia ont déjà franchi le pas, en rachetant conjointement Exadis. Les lecteurs intéressés par le contenu de cette étude peuvent l’obtenir gratuitement par email auprès de projectoffice@icdp.net.