En France, près de 60 % des véhicules volés ne sont jamais retrouvés.
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Selon les données de l’Observatoire des vols Coyote Secure édition 2023, paru ce jeudi, le nombre de vols de véhicules sur le territoire français s’est élevé à 133 800 en 2022, soit une hausse de 9 % sur un an et un vol effectué toutes les 4 minutes.
Comme chaque année depuis 2017, le leader européen des services connectés Coyote publie son Observatoire des vols, basé sur l’activité 2022 de son service de récupération de véhicules volés Coyote Secure, dont 400 000 véhicules se trouvent équipés en France et en Belgique. Mis en regard avec les informations officielles communiquées par le ministère de l’Intérieur, ces résultats prouvent que, pour la première fois depuis plus d’une décennie, le vol de véhicules a nettement progressé en 2022.
Il y aurait en effet presque 134 000 véhicules volés dans l’Hexagone en 2022 (133 800 précisément), ce qui constitue un rebond de 9 % par rapport à 2021 et équivaut à un vol de voiture toutes les 4 minutes. Sans surprise, l’Île-de-France demeure la région la plus à risque avec un taux de sinistralité de 5,9/1000, devant la région PACA (4,2/1000) et la région Auvergne-Rhône-Alpes (2,9/1000), une première depuis 2019. Cette dernière passe ainsi devant les Hauts-de-France et les Pays de la Loire, qui complètent le Top 5.
Parallèlement, si le nombre de vols s’avère en augmentation pour l’intégralité des régions de France métropolitaine, les plus touchées enregistrent une hausse significative avec + 12 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur, + 11 % en Auvergne-Rhône-Alpes et + 4 % en Île-de-France. À elles seules, ce trio de régions pèse d’ailleurs pour plus de la moitié (52 %) des vols enregistrés en France l’an dernier.
Les SUV hybrides particulièrement prisés des voleurs
Parmi les vols recensés, les voitures particulières représentent une part d’environ 70 %. Au sein de cette typologie de véhicules, les SUV constituent une proportion similaire (67 %) des larcins, ces modèles remportant un fort succès commercial et donc un bon potentiel de revente ou d’exportation. Le taux de sinistralité des SUV reste par conséquent important avec 3,2/1000, un chiffre toutefois stable par rapport à 2021. À l’inverse de celui des hybrides, dont le taux de sinistralité a crû de plus de 40 % en 2022 pour atteindre 3,3/1000.
Les deux-roues, les utilitaires et autres véhicules professionnels attisent aussi fortement les convoitises de par leur très forte valeur marchande. « Les véhicules d’entreprise et les véhicules utilitaires présentent un risque de vol quasiment deux fois plus grand que les véhicules particuliers », souligne même Coyote dans son rapport. Les engins de chantier ont ainsi vu leur taux de sinistralité progresser de 13 % en 2022, s’établissant à 26/1000. Or, « la sinistralité vol sur chaque type de véhicule est très observée par les compagnies d’assurance, pour qui le coût estimé à plus de 780 millions d’euros, est très important », note Stéphane Curtelin, directeur marketing et produit chez Coyote.
Quant aux périodes où les filières de vol de véhicules opèrent le plus particulièrement, elles se concentreraient sur le deuxième trimestre. Un constat confirmé par l’activité des détectives Coyote Secure observant un premier pic au mois de juin (10 %), suivi d’un second au mois de septembre (11 %) puis au mois de novembre (10 %). Le mois qui dénombrerait le moins de vols, lui, serait celui de janvier (5 %). Peut-être parce que les conducteurs sont alors moins enclins à garer leurs véhicules à l’extérieur du fait du froid et de la météo.
88 % des vols de véhicules passent par l’électronique
Si les vols de véhicules ne cessent de croître, c’est aussi parce que les voitures étant désormais bardées d’outils technologiques, les pirater pour les ouvrir sont devenus un jeu d’enfant. Preuve en est le vol électronique très largement répandu puisqu’englobant dorénavant près de 9 vols sur 10 (88 % précisément).
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Une méthode qui a la fâcheuse tendance de ne laisser aucune trace et de ne pas endommager le véhicule, facilitant ensuite une exportation vers l’étranger, la revente de pièces détachées ou encore « le grand banditisme pour la réalisation de braquages ou de go fasts », rappelle Coyote.
Alors qu’en France, près de 60 % des véhicules volés ne sont jamais retrouvés, 43 % d’entre eux seraient dissimulés en sous-sols, dans des boxes, des conteneurs ou des caves. Pour cause : « Ces lieux de stockage sont choisis pour parer à une localisation via les technologies classiques de communication par réseaux GSM ou de localisation par GPS », assure Stéphane Curtelin. Néanmoins, 91 % des véhicules volés équipés de la solution Coyote Secure se verraient récupérés en 48 heures. Se tourner vers une solution de traçage de ce genre garantirait ainsi une protection non-négligeable des voitures, surtout dans un contexte ou un véhicule, a fortiori neuf, est une denrée rare du fait de délais de livraison allongés et d’une pénurie de matière première.