Les mécanismes de protection des entreprises face à la crise, comme les PGE par exemple, ont prouvé leur efficacité en 2021.
© Gouvernement / Préfecture Lot-et-Garonne
Selon les données compilées par Altares, à l’issue de 2021, le nombre de défaillances d’entreprises en France est à son plus bas niveau depuis 35 ans. Cependant, les indicateurs du quatrième trimestre incitent à la vigilance.
Le groupe Altares révèle les chiffres des défaillances d’entreprises en France pour l’année 2021, en baisse de près de 12% par rapport à 2020 et de 45% par rapport à 2019. 28371 défaillances recensées, soit le plus bas niveau depuis 35 ans.
« Ces chiffres témoignent de l’efficacité des aides de l’État tout au long de cette année 2021 marquée par une reprise économique soutenue », indique Thierry Millon, directeur des études Altares, avant de poursuivre en soulignant un point de vigilance : « La fin de l’année a en revanche été plus compliquée avec une remontée notable du nombre de procédures collectives engagées qui nous invite à nous préparer à une « normalisation » progressive des affaires sur l’année 2022. Pour les entreprises, au-delà d’une lecture économique des données, il faudra être attentif aux signaux business pour éviter de se laisser entraîner dans la chute de ses clients défaillants ».
L’activité de commerce et de réparation de véhicules souffre
Toutes les typologies d’entreprises résistent et le nombre d’emplois menacés passe sous le seuil des 100000 : précisément 95000 contre 133000 en 2020 et près de 174000 en 2019.
Le secteur de la construction, qui concentre le quart des procédures, pèse sur la tendance globale, à l’inverse du commerce (une défaillance sur cinq) qui influence cette année favorablement la tendance globale. Toutefois, d’un point de vue sectoriel, l’automobile n’est pas à la fête et l’activité de commerce et de réparation de véhicules se révèle très fragilisée, avec une augmentation de 8,2% des défaillances.
Dans le secteur de l’industrie, la forte baisse des défaillances d’entreprises (-12,5%) observée sur l’ensemble de l’année 2021 s’inverse rapidement sur le 4e trimestre (+6,8%) et « les activités de métallurgie-mécanique enregistrent un rebond de +9,9% des défauts », pointe la note.
Par ailleurs, le secteur des transports est orienté à la baisse, tout comme celui de la restauration, qui affiche encore la plus forte baisse sectorielle (-19,3%) au dernier trimestre de 2021.
Des disparités régionales significatives
Quatre régions se démarquent par une baisse des défaillances d’entreprises sur l’ensemble de l’année, y compris sur le dernier trimestre (Occitanie, Grand Est, Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte d‘Azur). Pour la Bretagne, la Nouvelle Aquitaine, la Corse, la Normandie, l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Bourgogne-Franche-Comté, le recul des défaillances est marqué en année pleine, mais fait place à une tendance moins favorable au quatrième trimestre. En revanche, les Pays-de-la-Loire, les Hauts-de-France et le Centre-Val de Loire semblent exposées et les défaillances ont connu un rebond supérieur ou égal à 10% au cours du dernier trimestre.
« La fin du « quoi qu’il en coûte », annoncée en août 2021, pourrait être véritablement actée cette année si le contexte sanitaire le permet. En parallèle, la vigueur de l’inflation pourrait amputer sévèrement le pouvoir d’achat et peser sur la consommation des ménages. Aussi, si rien à ce stade ne permet de redouter une explosion du nombre de procédures collectives, nous devons raisonnablement envisager une remontée des défauts à partir de 2022 », avance Thierry Millon en guise de conclusion.