Etude

6 Français sur 10 pensent que le véhicule électrique est « une mauvaise solution »

6 Français sur 10 pensent que le véhicule électrique est « une mauvaise solution »

Selon l'enquête Sixt/Ifop, les jeunes seraient surreprésentés parmi les conducteurs de VE, contrairement aux plus de 50 ans.

© JUICE / Unsplash

Le loueur Sixt France et l’institut de sondages Ifop publient la troisième édition de leur Observatoire des mobilités commun s’intéressant à l’opinion des Français sur le véhicule électrique. Il en ressort que, alors qu’une interdiction de la vente de nouveaux véhicules à moteur thermique se profile en Europe à horizon 2035, 58 % des sondés doutent de l’efficacité écologique du VE.

Sur un marché automobile en demi-teinte, les ventes de véhicules électriques continuent de progresser en France, enregistrant plus de 200 000 véhicules vendus en 2022. Pour autant, cette belle dynamique pourrait s’essouffler puisque les intentions d’achat de véhicules électriques sont en recul par rapport à l’année dernière selon la dernière enquête menée de concert par Sixt et l’Ifop. Ainsi, ce ne sont plus que 27 % des Français qui affirment leur volonté d’acquérir un VE dans les prochaines années, soit 5 points de moins par rapport à l’an passé.

Clivage social sur le cas du VE

Cette baisse s’expliquerait par le fait que l’aspect écologique du VE se trouve remis en question par une plus large partie de la population. De ce fait, seuls 42 % des Français interrogés jugent que le développement de l'usage du véhicule électrique constitue « une bonne solution » pour lutter contre le changement climatique, contre 58 % estimant qu’il représente « une mauvaise solution ». Une proportion inverse à celle de l’année passée où 58 % pensaient que c’était « une bonne solution ». Partant de ce postulat, seuls 33 % des sondés considèrent l’interdiction de la vente de véhicules à moteur thermique à horizon 2035 comme « une bonne décision »...

Les freins à l’achat d’un véhicule électrique, eux, ne changent pas puisque 1 Français sur 2 (54 %) pointe du doigt son coût quand l’autonomie trop faible est reprochée à 29 %, taux toutefois en repli de 5 points par rapport à 2022. Des résultats qui démontrent la nécessité d’agir sur les incitations financières pour rendre le véhicule électrique plus attractif. Surtout que seulement 16 % des sondés considèrent le véhicule électrique comme plus économique que le véhicule thermique à l’usage.

Une typologie de sceptiques bien cernée

D’après l’étude Sixt/Ifop, les Français ayant opté pour un véhicule électrique déploient pourtant des taux de satisfaction exceptionnels : 97 %, dont 67 % de « très satisfaits » ! Ces Français roulant en VE ont d’ailleurs un profil très particulier relevé par l’enquête puisqu’ils se trouvent surreprésentés parmi les jeunes (7 % des 18-24 ans et 11 % des 25-34 ans contre 4 % au sein de la population générale et seulement 1 % parmi les plus de 50 ans). Sans surprise, ils appartiennent aussi aux catégories sociales aisées (10 % parmi ceux gagnant plus de 2 500 euros par mois) et diplômés.

« Notre étude démontre qu’essayer le véhicule électrique, c’est bien souvent l’adopter. Les loueurs ont ainsi un rôle clé à jouer en permettant au plus grand nombre de découvrir l’électromobilité [et] contribuer à convaincre les automobilistes », souligne Jean-Philippe Doyen, président Europe du Sud et de l’Ouest du spécialiste de la location courte durée Sixt.

Faire sans la voiture ? Impensable pour une majorité de Français

Si l’usage de la voiture individuelle n’est plus aussi important que durant la période de sortie de crise sanitaire, la dépendance des Français à leur véhicule se révèle encore prégnante à 69 % (contre 72 % en 2022). Interrogés sur l’augmentation de leur budget mensuel lié aux déplacements, 42 % des sondés assurent que celui-ci a augmenté de moins de 50 euros, de 50 à 99 euros pour 24 % et de plus de 100 euros pour environ 30 % des répondants. Par conséquent, la réduction du prix du carburant et du coût des mobilités doit s’inscrire comme la principale priorité du gouvernement pour 60 % du panel, loin devant le développement et le maintien des lignes de train dans les territoires ruraux (15 %). Un comble, environnementalement parlant…

Néanmoins, pour réduire la place de la voiture et son impact sur le climat, on peut se réjouir de constater que les transports collectifs reprennent progressivement leur place dans les habitudes de mobilités des Français, avec une augmentation de 4 points par rapport à 2022. De même, plus d’un quart des automobilistes sondés (28 %) estiment que le développement des véhicules partagés pourrait les motiver à ne plus posséder de véhicule individuel – même si ce chiffre est en léger recul de 3 % par rapport à 2022. Bref, entre conviction du bien-fondé pour ceux l’ayant adopté et adhésion déclinante pour la population globale, le véhicule électrique semble nourrir nombre de paradoxes.

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