Adas : l'Europe rend obligatoires de nouveaux équipements dès 2022
Depuis le 16 avril 2019, c’est une certitude : la sécurité des véhicules va faire un bond dans les trois ans à venir. Les députés européens viennent en effet de rendre obligatoire une série d’aides à la conduite à partir de 2022. Une mesure qui aura un impact sur le marché automobile et sur la gestion de flotte.
Dans les couloirs de la Commission européenne, voilà un an que le texte circule. Alors que depuis 2011 Bruxelles voit s’éloigner son objectif de réduire de moitié la mortalité routière d’ici à 2020, les parlementaires européens ont adopté le 16 avril une mesure technique visant à renforcer la sécurité des véhicules.
En effet, les constructeurs automobiles ont fait des progrès considérables en mettant à la route de nouveaux modèles dotés d’une flopée d’aides à la conduite. Seul bémol : leur présence sous le capot dépend des pratiques commerciales des marques, variables selon les segments, voire selon les modèles. Et c’est parfois le grand écart. Par exemple, chez Fiat la Panda est dépourvue d’aides à la conduite, alors que Ford embarque sur sa Fiesta un limiteur de vitesse, une assistance au maintien dans la voie et un freinage d’urgence autonome (certes en option).
Sept équipements incontournables
C’est cette inégalité que Bruxelles entend combler en rendant obligatoires les équipements suivants :
- adaptation intelligente de la vitesse (ISA) ;
- facilitation de l’installation d’un éthylomètre antidémarrage ;
- avertisseur de somnolence et de perte d’attention du conducteur ;
- avertisseur avancé de distraction ;
- signal d’arrêt d’urgence ;
- détection en marche arrière.
S’y ajoute l’enregistreur de données d’événement, autrement dit une « boîte noire » qui enregistrera les données de conduite dans les secondes précédant un accident. Notons que l’Union européenne veut aller vite puisque la date butoir est fixée à 2022 pour les nouveaux modèles et à 2024 pour les véhicules neufs.
Qui va payer ?
Si l’ACEA salue aujourd’hui les mesures prises, l’industrie automobile ne s’est pas montrée enthousiaste à l’idée d’augmenter la dotation des véhicules. Cela se comprend à l’heure où les investissements se concentrent sur la baisse du CO2 pour encaisser l’arrivée de WLTP et l’objectif de 95 g/km de moyenne fixé pour 2021. Or l’amélioration de la sécurité a un coût : 57,4 milliards d’euros, qui seront à la charge des constructeurs d’après l’étude d’impact de la Commission européenne.
Reste enfin la question des valeurs résiduelles de certains modèles présents aujourd’hui dans les flottes ou qui seront renouvelés dans les trois ans. Pour conforter leur position sur le marché de l’occasion, ils devront se prévaloir d’un niveau d’équipement au moins équivalent à celui qu’impose la nouvelle réglementation. Un bon moyen de sécuriser les VR pourrait consister à ne choisir que des voitures ayant obtenu cinq étoiles aux tests Euro NCAP.