Stellantis a testé les carburants de synthèse développés par Aramco sur ses motorisations Euro 6.
© Stellantis
Stellantis et Aramco viennent de confirmer la compatibilité de 24 familles de moteurs du constructeur avec les eFuels développés par le pétrolier saoudien. Un volet important dans le cadre d’une stratégie plus large pour Aramco, puisque la firme devrait devenir d’ici quelques mois l’un des principaux actionnaires de Horse, avec Renault et Geely.
Stellantis et Aramco viennent d’annoncer la compatibilité de 24 familles de moteurs du constructeur avec les carburants de synthèse développés par le pétrolier saoudien. Cette collaboration technique avait été initiée depuis plusieurs mois entre les deux entreprises. Le résultat se révèle donc particulièrement intéressant pour les deux firmes. En effet, les moteurs concernés sont nombreux. Ils sont Euro 6 et datent pour les plus anciens de 2014. Selon le constructeur, 28 millions de véhicules en circulation pourraient donc fonctionner sans aucune modification avec les carburants de synthèse testés dans le cadre de ce partenariat technique. Stellantis estime le gain potentiel en émissions de CO2 à 400 millions de tonnes entre 2025 et 2050, dans le cadre d’une utilisation sur ces 28 millions de véhicules en circulation. Les points testés concernaient la fiabilité, la capacité de démarrage, les émissions à l’échappement, la dilution de l’huile, la durabilité du réservoir, des durites, des filtres à carburant, ainsi que les performances de ces carburants dans des conditions froides et chaudes. Les résultats précis restent confidentiels mais les deux entreprises se montrent optimistes. Pour Ned Curic, Chief Engineering and Technology Officer de Stellantis, ces carburants de synthèse « offrent à nos clients une solution facile et abordable pour diminuer leur empreinte carbone : aussi simple que choisir une pompe à essence différente dans une station-service, et sans aucune modification supplémentaire de leurs véhicules ».
Des eFuels à base de CO2 et d’hydrogène vert
Les eFuels développés par Aramco sont basés sur un mélange de CO2 et d’hydrogène. Le CO2 est capté dans l’air ou récupéré sur des sites industriels, tandis que l’hydrogène doit être produit ou récupéré de manière durable. Aramco dispose actuellement de deux usines de démonstration. Le pétrolier travaille avec Enowa sur l’essence de synthèse et avec Repsol sur le diesel synthétique. Si la récupération de CO2 ne parait pas trop complexe, la production ou l’exploitation d’hydrogène vert reste plus délicate. Aramco n’avance aucune capacité de production pour le moment.
Aramco pousse ses pions chez les constructeurs
Ce test d’envergure représente une étape importante pour Aramco, qui reste l’un des principaux producteurs de pétrole au monde. Pour mémoire, Aramco est la compagnie publique d’exploitation pétrolière du royaume saoudien. Acquise en 1980 par le gouvernement saoudien, Aramco s’est diversifiée mais reste largement basée sur les capacités de production d’hydrocarbures d’Arabie Saoudite. La firme a donc tout intérêt à préparer l’avenir. Une stratégie qui passe notamment par un rapprochement avec plusieurs constructeurs, dont Stellantis. Cependant, Aramco fait également partie des initiateurs du projet Horse, mené par Renault Group et Geely. Cette coentreprise spécialisée dans les motorisations thermiques et hybrides rassemble des capacités de recherche et développement, de conception et de production du constructeur français et de la firme chinoise. Ces deux groupes sont les actionnaires fondateurs de Horse, mais Aramco soutient le projet depuis sa naissance et le pétrolier devrait investir dans cette coentreprise dans les mois à venir. Une étape qui était prévue dès l’annonce du rapprochement entre Renault Group et Geely. Les carburants de synthèse d’Aramco pourraient donc se retrouver bientôt dans les moteurs de nombreuses marques en Europe et bien au-delà.