© Daimler
À mesure que la mobilité électrique se développe, les services associés évoluent. Ainsi, la recharge des véhicules se voit ici facilitée par un protocole de communication entre ceux-ci, la borne électrique et le compte personnel du client. Explications.
Le cap symbolique des 100 000 points de charge disponibles en France a enfin été franchi début mai, tandis que « plus d’1,2 million de véhicules électriques et hybrides rechargeables sont en circulation dans le pays », selon l’Avere-France.
Si les choses s’accélèrent en matière d’implantation d’infrastructures de recharge publiques – les bornes installées par les particuliers ou les entreprises n’entrant pas dans ce décompte –, des améliorations significatives dans les services associés méritent aussi d'être soulignées. C’est par exemple le cas de la recharge dite « Plug & Charge ». Un protocole de plus en plus mis avant par les constructeurs automobiles dans les communications autour de leurs derniers modèles zéro émission. Marques premium en tête.
Ainsi, les clients de BMW, Mercedes-Benz ou encore Porsche peuvent en bénéficier. De même que ceux de Hyundai et Kia, Renault et Volkswagen Group. Attention cependant, tous les modèles électriques ou hybrides rechargeables commercialisés par ces constructeurs ne sont pas forcément compatibles avec cette fonctionnalité et certaines conditions s’imposent pour que l’opération aboutisse.
Comment ça marche le « Plug & Charge » ?
Imaginé conjointement par les constructeurs automobiles engagés de longue date dans la transition énergétique de leur catalogue, des énergéticiens, des opérateurs de réseau de recharge et d’autres partenaires, et réunis au sein de l’association ChargeIN « dédiée à la promotion de l’interopérabilité basée sur le système de recharge CCS en tant que norme mondiale pour la recharge des véhicules de toutes sortes », la recharge « Plug & Charge » vise avant tout à faciliter les opérations de fourniture d’électricité et de facturation de celle-ci. Et s’inspire fortement de la technologie développée par le constructeur américain Tesla, dont les « superchargeurs » –désormais ouverts aux véhicules concurrents – ont la capacité de reconnaître automatiquement les véhicules de la marque et donc de lancer la recharge de leurs batteries, sans rien demander d’autre à leurs conducteurs.
>> À LIRE AUSSI : La recharge (rapide) des véhicules électriques accélère
« L’idée principale, c’est que le simple raccordement de la prise Combo CCS d’une borne de recharge rapide au véhicule utilisé déclenche la charge, sans avoir besoin de s’identifier au préalable sur l’installation », résume Julien Vély, expert produit Mercedes-Benz. Autrement dit, il n’est donc plus besoin d’être en possession physique d’un badge (ou d’une application) de recharge ni de s’authentifier sur la borne choisie pour lancer le transfert d’énergie du réseau électrique vers la batterie du véhicule à recharger.
Pour mettre fin à la recharge, « il suffit d’appuyer sur le bouton "stop" de la borne ou de libérer le connecteur de la trappe de recharge en suivant les instructions du constructeur. En appuyant par exemple sur la clé de la voiture ou sur le bouton de déverrouillage du port de charge », indique-t-on chez Hyundai.
Une opération normée
D’une manière un peu plus technique, « la norme ISO 15118 garantit que la communication entre le véhicule et l’infrastructure, ainsi que les données contractuelles stockées, sont protégées contre toute manipulation. Le véhicule et la station de recharge doivent tous deux fonctionner conformément à cette norme », indique-t-on encore chez Mercedes-Benz. Ce qui implique également que l’électronique et l’informatique embarquées dans les véhicules aient été paramétrées pour cela. Une opération qui peut être faite de série, en usine, mais aussi ultérieurement au moyen des désormais très répandues mises à jour « over-the-air ».
>> À LIRE AUSSI : Véhicule électrique et recharge : concevoir un plan de recharge pour sa flotte automobile
Concernant la firme de Stuttgart, seuls les modèles 100 % électriques EQS, EQE, EQS SUV et EQE SUV sont, pour l’heure, compatibles avec ce protocole. Les autres véhicules de la gamme EQ désignant les modèles zéro émission du constructeur allemand ne peuvent prétendre à cette facilité, en raison de logiciels antérieurs au-développement du protocole. De même les Classe C, Classe E et Classe S PHEV peuvent être rechargés de manière (presque) automatique. À condition que ces hybrides rechargeables soient également équipés du système, optionnel, de charge à courant continu (chargeur DC).
Condition supplémentaire : quel que soit le constructeur automobile, pour que la recharge « Plug & Charge » soit opérationnelle, les conducteurs doivent obligatoirement disposer d’un compte client auprès du constructeur (de type « Mercedes me Charge », « Charge myHyundai », etc.) ou d’un opérateur de recharge réalisant alors la facturation du courant consommé, sans surcoût lié à cette technologie.
Sur quels réseaux peut-on se brancher en « Plug & Charge » ?
La recharge « Plug & Charge » est davantage proposée sur les bornes composant les réseaux de charge rapide que sur les réseaux urbains, puisqu’elle repose sur le standard Combo CCS. Ainsi, plus de 1 800 points de charge du réseau européen Ionity (porté par un consortium de constructeurs automobiles) proposent cette fonctionnalité. Mais, il ne s’agit pas du seul opérateur où il est possible d’expérimenter ce confort.
>> À LIRE AUSSI : L'Europe prépare son plan de déploiement d'infrastructures de recharge et de ravitaillement en carburants alternatifs
En Allemagne, 700 points du réseau Aral pulse sont opérationnels. Dans l’Hexagone, outre Ionity, la recharge « Plug & Charge » est proposée dans certaines stations du réseau de charge rapide français Electra et de son homologue néerlandais Fastned (un service alors appelé dans les deux « Autocharge ») comme dans les stations opérées par TotalEnergies. Nul doute que d’autres réseaux de charge rapide devraient rapidement adopter cette norme ISO 15118 pour mettre en œuvre de protocole de recharge simplifié afin d’offrir une meilleure expérience à leurs clients utilisateurs.