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Avec le gouvernement Meloni, Pirelli veut desserrer l’emprise chinoise

Alexandre Guillet

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Avec le gouvernement Meloni, Pirelli veut desserrer l’emprise chinoise

Si Pirelli et le gouvernement italien de Meloni ne peuvent pas défier leurs actionnaires chinois, ils essaient de réduire leur influence opérationnelle.

© Pirelli

Il y a quelques années, le passage de Pirelli sous pavillon chinois n’avait pas fait de bruit hors d’Italie. Pourtant, c’est bien Sinochem le maître à bord avec une participation de 37 %. Profitant de l’élan protectionniste du gouvernement Meloni, Pirelli cherche à réduire l’influence chinoise en son sein et propose notamment Andrea Casaluci comme futur président-directeur général.

Quand Pirelli avait dû se soumettre à la prédation des investisseurs chinois, une vague d’émoi avait submergé l’Italie. Moins l’Europe qui était encore dans un déni par rapport au changement de rapport de force entre le Vieux Continent et l’Asie conquérante, Chine en tête.

Pirelli veut une gouvernance italienne pour le groupe

Aujourd’hui, alors que les relations politiques et commerciales se tendent entre l’Union européenne et la Chine, avec l’IRA américain qui vient compléter le tableau, l’Italie essaie de ressortir certaines lois économiques protectionnistes. La chef du gouvernement italien Giorgia Meloni a ainsi édicté des « Golden rules » qui doivent protéger les principaux fleurons industriels et économiques du pays.

C’est notamment le moment de desserrer l’étreinte de l’actionnaire de référence Sinochem sur Pirelli. S’il n’est pas vraiment possible de bousculer le schéma actionnarial, le gouvernement veut jouer sur la gouvernance du groupe.

Andrea Casaluci, un top manager proche de Marco Tronchetti Provera

Avec Camfin qui détient encore 14,1 % des parts de Pirelli, le bras armé est tout trouvé. Camfin va donc proposer Andrea Casaluci pour prendre la fonction de président-directeur général du groupe. Un Italien, un homme maison doublé d’un proche de Marco Tronchetti Provera qui dirige le pneumaticien depuis 1992 et qui avait réussi à rester en place après la prise de contrôle des Chinois. Ce choix de Camfin s’opère au détriment de Giorgio Bruno, pressenti pour le poste mais finalement jugé trop éloigné des actionnaires, qui va quitter le groupe à 63 ans. La proposition d’Andrea Casaluci comme président-directeur général sera soumise aux actionnaires lors de leur réunion du 31 juillet 2023. Il sera aussi proposé que Marco Tronchetti Provera reste vice-président.

Giorgia Meloni, Première ministre de l’Italie, en profite pour enfoncer le clou et demande une révision des sièges du conseil d’administration de Pirelli, quatre places dévolues à Sinochem devant revenir à Camfin.

Andrea Casaluci, futur patron de Pirelli.

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