Axel Vilaseca, dirigeant du groupe Chapat et de Troopy, entouré des deux scooters électriques de Yamaha.
© Troopy
Axel Vilaseca dirige le groupe de distribution Chapat et l’entreprise de location de scooters en libre-service Troopy. Issu du monde de la distribution auto et moto, le responsable s’est lancé dès 2018 dans les deux-roues partagés avec le constructeur Yamaha. Aujourd’hui, Troopy est déployé sur Paris mais cible d’autres villes en France et en Europe, grâce à un modèle de franchise proposé en priorité aux concessionnaires Yamaha locaux. Cependant, le dirigeant restera ouvert à d’autres candidatures dans les cas où ces derniers ne répondront pas présents.
Auto Infos : Comment avez-vous eu l’idée de fonder Troopy ?
Axel Vilaseca : En 2018, j’ai voulu anticiper les changements d’usages de la mobilité dans les centres-villes, dans un contexte d’évolution des réseaux constructeurs. Je voulais montrer qu’un concessionnaire pouvait devenir opérateur de mobilité. Les premiers scooters Troopy étaient adossés à la concession Yamaha Patrick Pons de l’avenue de la Grande Armée. Nous avons appris à gérer cette activité en parallèle au quotidien, avec une ou deux personnes dédiées. Nous avons vu que jusqu’à une centaine de véhicules, tout était réalisable en interne. Cela générait également des ventes de véhicules neufs et d’occasion, ainsi que des équipements.
Auto Infos : Quel est le périmètre d’activité de Troopy actuellement ?
Axel Vilaseca : Nous sommes déployés sur Paris et sa proche banlieue et nous espérons être retenus pour les prochaines années dans le cadre du récent appel d’offres de la mairie de Paris. Nous avons également répondu à celui de la ville de Nice. Au-delà, nous avons identifié certaines agglomérations importantes pour notre développement.
Auto Infos : Comment allez-vous développer Troopy dans d’autres villes ?
Axel Vilaseca : Nous avons actuellement une dizaine de candidats potentiels issus du réseau Yamaha et nous allons en sélectionner entre trois et cinq d’ici au troisième ou au quatrième trimestre pour étendre notre service dans autant de villes.
Auto Infos : Êtes-vous ouvert à d’autres groupes de distribution ?
Axel Vilaseca : Un concessionnaire doit pouvoir gérer une flotte de 100 à 150 véhicules sans investissement immobilier complémentaire. Sur une ville comme Nice, il faudrait déployer très rapidement une flotte de 800 scooters. Nous interviendrions alors avec le soutien du distributeur local. Aujourd’hui, la priorité est donnée aux concessionnaires Yamaha mais si personne n’est motivé dans certaines agglomérations, nous pourrons nous adresser à d’autres acteurs, comme des groupes de distribution par exemple.
Auto Infos : De plus en plus de groupes arrivent dans le deux-roues…
Axel Vilaseca : Nous avons été les précurseurs avec le groupe Mary mais aujourd’hui, plusieurs grands groupes issus de l’automobile arrivent dans la moto. Cela va faire du bien à ce secteur, même si la moto n’est pas une activité aussi facile qu’elle en a l’air. La passion est encore très présente dans cet univers. Cependant, ces groupes composent des plaques et possèdent souvent des surfaces disponibles. Ils représentent un potentiel intéressant pour nous.
Auto Infos : Que peut apporter l’automobile dans votre activité ?
Axel Vilaseca : Dans la distribution, l’automobile donne souvent la direction. Je m’inspire aussi de ce que font les constructeurs avec Mobilize, Free2Move et Kinto. Développer la location et l’abonnement, par exemple, sont une bonne façon de nourrir un réseau. Vendre des services complémentaires permet à un distributeur de rayonner sur sa zone. Nous allons proposer une offre business réservée aux entreprises, ainsi qu’une offre de corporate sharing, qui permettra à une structure de bénéficier de son propre parc de scooters partagés. Enfin, nous allons bientôt tester une formule d’abonnement avec notre équivalent 125 cm3, dont la durée pourra aller jusqu’à six mois, avec la possibilité de résilier chaque mois. Tous ces services pourront être proposés par les distributeurs qui déploieront Troopy dans leur agglomération.
Auto Infos : Quels sont les apports de Yamaha dans l’offre Troopy ?
Axel Vilaseca : Nous sommes le seul opérateur adossé à un constructeur. Si un constructeur veut maîtriser l’image de ses véhicules mis en flottes partagées, il doit être impliqué dans le projet. Nous avons créé ensemble un kit de partage qui est monté sur les véhicules dans l’usine MBK de Saint-Quentin. Cela nous donne la capacité d’envoyer rapidement des scooters équipés un peu partout. Nous nous appuyons sur la logistique de Yamaha, dont le taux de disponibilité en pièces de rechange oscille entre 95 et 98 %. Après trois ou quatre ans d’utilisation, nous pouvons revendre d’occasion les scooters. C’est ce que nous avons fait lorsque nous sommes passés à l’électrique. Nous avons écoulé 250 véhicules d’occasion dans nos concessions. Aujourd’hui, avec Yamaha, nous ciblons d’autres villes dans l’Hexagone mais aussi d’autres pays d’Europe, comme l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne ou l’Italie. Nous n’allons pas nous arrêter à la France.
