BCA Expertise s'attaque aux deux-roues motorisés.
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BCA Expertise vient de mener une étude en partenariat avec l’ONISR (observatoire national interministériel de la sécurité routière) sur l’accidentalité des motos, scooters et cyclomoteurs. La firme spécialisée dans l’expertise automobile plaide en faveur de la mise en place d’une procédure VGE pour les deux-roues et pour l’entrée en vigueur du contrôle technique. Pourtant, 4 % seulement des véhicules du panel étaient considérés comme dangereux avant sinistre.
BCA Expertise vient de mener une étude interne sur l’accidentalité des deux-roues motorisés, en partenariat avec l’ONISR (observatoire national interministériel de la sécurité routière). Spécialisé dans l’expertise automobile et propriété de plusieurs compagnies d’assurances, BCA Expertise réalise un million d’expertises par an sur tous les types de véhicules. Dans le cadre de cette enquête, la firme a analysé 49 000 dossiers de sinistres s’étant déroulés entre janvier 2019 et mars 2021. Sur ce total, 38 % des véhicules sont des motos, 37 % sont des cyclomoteurs (moins de 50 cm3), 19 % sont des motos inférieures à 125 cm3 et 6 % sont des trois-roues. Sur cet ensemble, les scooters représentent 21 % du panel, toutes cylindrées confondues. Parmi les 49 000 dossiers, 38 208 sont générés par des accidents de la circulation, soit 78 % des sinistres.
Des deux-roues en bon état
L’absence de carrosserie sur un deux-roues engendre plus facilement des dommages sur des éléments mécaniques majeurs. Ainsi, 61 % des dégâts résultant d’un accident de la circulation ont une influence sur la conduite ou la signalisation du véhicule selon l’étude. Dans 33 % des cas, l’engin est non roulant. Dans le cadre de chaque dossier (accident, vol, incendie, panne, etc.), l’expert mesure l’état du véhicule avant le sinistre. Dans 74 % des cas, la machine est « standard ». Dans 22 % des dossiers, des dommages antérieurs sont relevés. Dans 4 % des cas seulement, l’engin est estimé comme dangereux avant même le sinistre. BCA Expertise précise que ce taux grimpe à 8 % pour la seule catégorie des cyclomoteurs, mais la firme ne donne pas le pourcentage pour les motos. Un taux qui doit être inférieur à la moyenne de 4 %, puisque motos et cyclomoteurs pèsent un poids équivalent dans l’étude, soit respectivement 38 % et 37 % du panel.
Dans le cadre de leur mission, les experts relèvent également les modifications effectuées sur les véhicules par leur propriétaire. Près de 59 % des engins ne présentent aucune modification. Dans les autres cas, 15 % présentent des modifications accessoires, 14 % ont des modifications esthétiques et 12 % des modifications mécaniques. Sur la totalité des machines, 89 % sont conformes à l’homologation, 4 % sont non-conformes mais sans impact sur la sécurité et 7 % sont non-conformes et considérées comme dangereuses. Parmi ces 7 %, 47 % sont des cyclomoteurs.
Procédure VGE et contrôle technique
Pour BCA Expertise, les résultats de l’étude suscitent trois propositions. La première concerne la mise en place d’une procédure VGE (véhicule gravement endommagé) pour les deux-roues motorisés, à l’image de ce qui existe déjà pour les voitures. Cette procédure permet à l’expert de suivre la réparation et de valider cette dernière, avant que le véhicule ne reprenne la route. Cependant, dans le cas des deux-roues motorisés, 59 % des engins expertisés présentent au moins un élément de sécurité endommagé, ce qui signifierait que ces machines passeraient en procédure VGE. Un apport d’activité bienvenu pour les experts, dont le rôle ne cesse de se réduire dans le cadre des sinistres automobiles.
BCA Expertise est aussi favorable au contrôle technique des deux-roues motorisés. Un contrôle qui interviendrait au 4ème anniversaire du véhicule et qui reviendrait tous les trois ans. Une opération seulement visuelle dans un premier temps selon la firme. Enfin, BCA Expertise plaide en faveur de la mise en place d’un observatoire annuel de la sinistralité des deux-roues, afin de suivre l’évolution de cette catégorie de véhicule. Si le contrôle technique sera bien mis en place dans les mois à venir, l’avenir des deux autres propositions de BCA Expertise reste plus hypothétique.