Bonus écologique : « Un manque de fairplay » répond MG Motor à la ministre Agnès Pannier-Runacher

Bonus écologique : « Un manque de fairplay » répond MG Motor à la ministre Agnès Pannier-Runacher

La MG4 s'est positionnée comme le modèle électrique le plus écoulé en août dernier.

© Clément Choulot / MG Motor France

MG Motor est au cœur d’une « micro-polémique ». Après le communiqué publié par la CSIAM (Chambre Syndicale Internationale de l’Automobile et du Motocycle), dont il est membre, le constructeur chinois revient pour Auto-Infos.fr  sur les déclarations de la ministre de la Transition Énergétique, Agnès Pannier-Runacher quant à l’éligibilité de ses modèles électriques au bonus écologique 2024. Nous avons interrogé Julien Robert, directeur commercial et réseau MG Motor France, à ce sujet.

Auto-Infos : Selon la ministre de la Transition Energétique, Agnès Pannier-Runacher, les « modèles de type MG (comme la MG4, ndlr) ne devraient pas bénéficier du bonus écologique l'année prochaine ». Comment avez-vous réagi à ces annonces ?

Julien Robert MG Motor France

Julien Robert : Le moins que l’on puisse dire, c’est que nous avons été surpris de voir un résultat annoncé avant même qu’on ait compté les points ! La ministre a avancé que Dacia et MG seront exempts du bonus écologique l’an prochain alors même que le décret, précisant le calcul de l’éco-score automobile, n’est pas publié et que les règles du jeu ne sont pas clairement connues. Sur quelle(s) donnée(s) se base-t-elle ? La ministre a-t-elle déjà visité nos usines en Chine ? On est un peu embêtés que notre marque soit montrée du doigt. C'est un manque de fairplay alors même que nous n’avons jamais été vent debout ou fait de lobbying sur cette mesure.

AI : Quelle est la position de SAIC, groupe propriétaire de la marque MG Motor, sur la question de l’évolution du bonus écologique en France ?

JR : Quoi qu’il se passe, nous accepterons les lois votées par le Gouvernement. Comme tous les constructeurs, nous avons participé et répondu collectivement, par le biais de la CSIAM, à la consultation lancée lancée fin juillet. Sur le fond de la mesure, nous n’avons aucune objection. Nous ne faisons pas de bruit et nous ne protestons pas. Maintenant, il s’agit d’attendre la publication des textes officiels afin que nous puissions soumettre un dossier pour chacun des modèles de la gamme.

AI : Les modèles MG seront-ils éligibles au bonus l’an prochain ? Où en êtes-vous du calcul de l’éco-score ?

JR : Cela prend du temps. Les calculs pour obtenir l’éco-score sont imbitables et, à l’heure où nous nous parlons, nous sommes toujours en train de récupérer les données. Il nous faut interroger nos fournisseurs, nos usines… Aujourd’hui, 70 % du travail préparatoire ont été faits. Nous montons sérieusement nos dossiers. Pour mémoire, nous avons quatre modèles électriques déclinés en trois niveaux de finition, soit un total de douze dossiers à présenter à l’Ademe. C’est un travail considérable puisque, de surcroît, ils ne sont pas tous fabriqués dans la même usine.

AI : Craignez-vous que ces annonces prématurées aient des conséquences négatives sur votre image et vos ventes ?

JR : C’est à double tranchant. Les clients peuvent se dire que c’est le moment d’acheter la voiture. Mais en termes d’image, nous avons l’impression d’être désignés comme responsable de tous les maux du marché automobile et de toutes ses dérégulations. On met dans la tête de nos clients l’idée que MG est une marque moins vertueuse que les autres. Alors que justement, nous sommes loin d’être les derniers et il existe certainement des marques qui fabriquent dans des conditions pires que les nôtres. J’ai visité nos usines en Chine en juin dernier. Par exemple à Shanghai, les panneaux solaires y sont bien intégrés. Alors, cela ne veut pas dire que toute l’usine tourne grâce aux panneaux solaires mais il y a un mix. Les voitures électriques fabriquées en Corée ou au Japon parcourent la même distance que les nôtres, voire plus.

Alors pourquoi mettre le doigt spécifiquement sur MG Motor ? Nous sommes une marque étrangère installée en France, nous payons des impôts en France et nous créons des emplois. Au global, MG fait travailler plus de 3 000 personnes en France et en Europe. Pourquoi serions-nous moins bien traiter que les autres ? Seulement parce que notre actionnaire est chinois ? Nous sommes de bonne volonté et nous nous attendons à un traitement plus objectif de la situation.

MG Motor va ouvrir une usine en Europe

Le constructeur automobile chinois MG Motor a annoncé en juillet dernier l'implantation prochaine d'une usine en Europe. Une annonce attendue puisque c'est un moyen pour la marque de contrer les éventuels réformes du bonus écologique en France et dans d'autres pays européens. Lire notre article…

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