Bruno Le Maire estime qu'il faut abandonner la norme Euro 7. L'Europe n'a pas trop le loisir de se tirer une nouvelle balle dans le pied...
À peine annoncée, la norme européenne Euro 7 a été décriée par plusieurs pays, dont la France, et par les dirigeants automobiles, Luca de Meo en tête. Lors de l’inauguration de l’usine de batteries d’ACC, Bruno Le Maire a enfoncé le clou, jugeant Euro 7 inutile et peu à propos.
L’inauguration de la gigafactory de batteries du groupe ACC, coentreprise de Stellantis, Mercedes-Benz et TotalEnergies, via sa filiale Saft, s’est tenue le 30 mai 2023 et se voulait symbolique à plus d’un titre. Réindustrialisation de la France, début de rattrapage d’un retard considérable sur les pays asiatiques, Chine en tête, etc.
Euro 7 relève nettement le niveau d’exigence sur les émissions des véhicules neufs
À cette occasion, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire est revenu sur la norme Euro 7 qui doit entrer en vigueur pour continuer à réduire les émissions des véhicules neufs thermiques en Europe. En schématisant, on peut dire qu’elle rend les seuils d’Euro 6 plus sévères et qu’elle introduit des limites au niveau des pneumatiques et du freinage.
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Pourquoi investir sur une technologie condamnée ?
Inutile de rappeler que cette norme a été très mal accueillie par l’industrie automobile. Les directions des constructeurs y voient une provocation alors que l’interdiction de vendre des véhicules neufs thermiques est actée pour 2035. Dès lors, pourquoi solliciter deux lignes d’investissements simultanés, surtout que l’une sera donc frappée d’un ban et que l’autre, le véhicule électrique, est très coûteuse ? Luca de Meo, au nom de Renault comme de l'ACEA, avait clairement déploré cette situation, comme Carlos Tavares et d’autres patrons allemands. Ils répètent aussi à l’envi que l’application de cette norme va renchérir le prix des voitures thermiques, jusqu’à 30 %. Ce qui éloigne encore de nombreux consommateurs de la possibilité d’acheter des véhicules vertueux au plan environnemental.
Un pool de pays européens opposés à Euro 7
Dès lors, huit pays européens ont affirmé leur opposition à Euro 7, dont la France, l’Italie, la République tchèque, la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie. On peut y ajouter l’Allemagne, qui a gagné une première bataille autour des carburants alternatifs. Les patrons des grands groupes automobiles du pays (Volkswagen, BMW, Mercedes-Benz…) ne font pas mystère de leur position.
Pour Le Maire, Euro 7 est inutile
Cette opposition de la France à Euro 7 a donc été rappelée par Bruno Le Maire : « La norme Euro 7 n’est pas utile, il ne faut pas dépenser de l’argent, des milliards, dans des règles que la Chine et les États-Unis n’imposent pas à leurs constructeurs ». À ses yeux, l’Union européenne devrait changer ses plans et abandonner cette norme qui peut nuire à l’industrie automobile européenne.
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