Comment ALD compte devenir le numéro 1 de la LLD dans le monde d'ici 2025 ?
La direction d’ALD a présenté son plan stratégique « Move 2025 » qui table sur un volume de 2,3 millions de contrats en 2025, contre 1,8 million en 2019. Expansion géographique, digitalisation, électrification et optimisation des performances VO sont au programme.
Respectivement directeur général et directeur général délégué d’ALD Automotive, Tim Albertsen et Gilles Bellemere résument l’ambition du nouveau plan stratégique « Move 2025 » en quelques phrases : « Move 2025 est un plan ambitieux basé sur la transformation que nous avons entamée il y a 5 ans pour saisir des opportunités de croissance, que nous avons identifiées sur le moyen et le long terme. Avec ce nouveau plan stratégique, ALD se positionne au cœur de l’évolution du monde de la mobilité et affirme son leadership sur le marché pour devenir un acteur totalement intégré de solutions de mobilité durable et « LE » leader mondial de l’industrie de la location longue durée ». Depuis l’intégration du groupe en Bourse en 2017, ses analyses de marché se sont révélées exactes et à chaque grande tendance ALD a su offrir de nouvelles propositions.
50 % des ventes de VN en ligne d’ici à 2022
L’heure est maintenant venue d’accompagner les jalons de développement de ce que recouvre l’acronyme ACES (Autonomous pour autonomisation de la conduite, Connected pour véhicules connectés, Electric pour véhicules électrifiés, et Shared pour mobilités partagées), ALD faisant notamment une priorité de l’électrification : « Nous estimons que les VE représenteront 10 % des ventes mondiales en 2025 et à cette date, ils pèseront 30 % de nos mises à la route, en intégrant les PHEV qui sont une technologie de transition ». La connectivité est aussi centrale dans les perspectives d’avenir dans la mesure où elle garantit la collecte des datas et par extension, le développement de nouveaux services et de nouveaux foyers de revenus. En outre, le top management d’ALD mise fortement sur la digitalisation, avançant que 50 % des ventes de voitures neuves se feront en ligne d’ici 2022.
Cap sur l’Asie
Le plan « Move 2025 » repose sur quatre piliers : les clients, la croissance, la responsabilité et la performance. Un ensemble qui n’est pas que théorique et qui reçoit une allocation budgétaire supplémentaire de plus de 66 millions d’euros.
Les clients (14 millions d’euros supplémentaires) : « Être reconnu comme le fournisseur le plus innovant de solutions et services de mobilité grâce à la digitalisation, la personnalisation, la flexibilité, un service client exemplaire et une marque unique en matière de mobilité ». Gilles Bellemere insiste sur la nécessité impérieuse de continuer à « devenir de plus en plus flexibles ».
La croissance (9 millions d’euros supplémentaires) : « Être le leader mondial des solutions de mobilité durable en élargissant ses implantations et sa base de clientèle au travers de nouveaux partenaires de mobilité, des acquisitions ciblées et des nouvelles solutions de mobilité ». Sur le segment des multinationales et des grandes entreprises, la croissance passera principalement par l’expansion géographique. « ALD est actuellement le leader européen de son secteur et couvre 43 pays. Nous allons nous implanter dans de nouveaux pays, notamment en Asie, comme nous l’avons fait récemment en Malaisie, via un partenariat avec une filiale de Mitsubishi spécialisée dans le leasing, en Thaïlande ou en Indonésie, par exemple », précise Annie Pin, directrice commerciale du groupe, qui évoque 50 pays couverts en 2025.
Les employés de ces grands comptes, ceux qui n’ont pas accès aux véhicules de fonction, seront aussi une cible de prospection privilégiée par les équipes commerciales d’ALD. Parmi les autres principaux moteurs de croissance organique, on trouve « la location aux particuliers et les nouvelles solutions de mobilité qui devraient augmenter d’environ 15 % TCAC sur la période 2019-2025, notamment avec ALD Flex (doublement des unités attendu à environ 60.000 d’ici 2025) et la location de voitures d’occasion (devant atteindre environ 125 000 unités d’ici 2025) ». Restera aussi à conquérir de nouvelles PME et des consommateurs, via les plateformes dédiées du groupe. Le groupe sait pouvoir compter sur sa propension à conclure des partenariats (plus de 200 partenaires, dont Volvo, Ford, Jaguar, Renault, BlaBlaCar, GoMore, Tesla, Polestar…). Questionnée sur la rentabilité -encore incertaine- des nouvelles mobilités, Annie Pin élargit le débat : « Avec des partenaires comme BlaBlaCar ou GoMore, nous apprenons comment les jeunes de 20 ans consomment les mobilités. C’est précieux car ils seront nos clients dans 10 ou 15 ans. Nous nous familiarisons aussi avec les notions de Pay as you drive ou de Pay how you drive ». Les services liés à l’assurance, notamment l’assurance connectée, sont d’ores et déjà à l’agenda du groupe.
Aligner la croissance des marges sur celle des volumes
La responsabilité (5 millions d’euros supplémentaires) : « Placer l’humain et la responsabilité sociétale d’entreprise au cœur de toutes ses activités ». Le spectre est large, incluant le verdissement des véhicules commercialisés, un effort de parité hommes-femmes (augmenter de 35 % la part de femmes au sein de la direction), ou la RSE au sens large.
La performance (35 millions d’euros supplémentaires) : « Générer de la valeur tout au long du cycle économique dans un cadre opérationnel solide pour faire croître l’entreprise de manière rentable ». Digitalisation intensive, exploitation optimisée des datas et propositions de nouveaux services constitueront la clé de voûte de ce volet, qui s’appuie aussi sur un rigoureux travail financier. « Nous sommes en mesure de présenter des objectifs à cinq ans, ce qui prouve notre robustesse en cette période. Naturellement, le plan connaîtra deux phases, avec des intensités différentes : 2020-2021 au rythme des confinements et de leurs conséquences économiques, et 2022-2025, avec une forte accélération des activités », présente Gilles Monper, directeur financier d’ALD, tout en poursuivant : « La croissance de notre volume de contrats sera soutenue pour atteindre 2,3 millions de contrats en 2025, contre 1,8 million en 2019. La croissance de de nos contrats financés sera plus rapide que celles de nos contrats en gestion de flotte ». Et d’ajouter : « Nous parlons bien de croissance rentable. Les marges seront soignées et leur progression sera alignée sur celle du nombre de contrats. Nos objectifs de cost income sont ambitieux, car nous voulons rester le benchmark en la matière ».
Allonger le cycle de vie des véhicules et optimiser le remarketing
Au niveau des méthodes, « Move 2025 » doit transformer le modèle économique d’ALD en un modèle où les véhicules seront mis en location plus longtemps qu’aujourd’hui, dans certains cas pendant toute la durée de leur vie, et qui s’appuiera sur un processus de sélection opportuniste et une stratégie de tarification axée sur la location multicycle, la vente de voitures d’occasion et la distribution multicanale. « Une optimisation de l’actif », dixeunt Gilles Bellemere et Gilles Monper.
ALD prévoit de vendre ou de louer environ 30 % de ses voitures d’occasion à des particuliers d’ici 2025 et de disposer d’une flotte totale d’environ 125 000 voitures d’occasion louées d’ici 2025. Cette évolution permettra de créer de fortes opportunités de croissance et de marge tout en baissant le profil de risque de valeur résiduelle. Des valeurs résiduelles bien maîtrisées par ALD qui ne nourrit pas non plus d’inquiétude à l’heure d’une plus forte pénétration des VE, s’estimant « protégé par l’âge moyen de son parc, de l’ordre de 2 ans d’âge, ce qui garantit une stabilité dans les perspectives de reventes ». Pour soutenir ses ambitions, sa plateforme ALD Carmarket pour les particuliers, basée sur son approche « Clicks ‘n Bricks » qui combine une plateforme digitale de pointe et un réseau de concessionnaires physiques, sera opérationnelle dans 25 pays d’ici 2025. La France pourra en bénéficier dès 2021. ALD Carmarket reste naturellement aussi la plateforme BtoB, jouant aussi une partition phygitale, avec le relais des Mobility Centers (50 dans le monde, dont 15 en France, « une surreprésentation qui s’explique notamment par la récente intégration de Parcours », selon Gilles Bellemere).
Forte augmentation du taux de distribution au programme
En outre, ALD Automotive confirme son engagement sur l’électrification de ses véhicules. La part des véhicules électriques dans les livraisons de voitures neuves devrait donc atteindre environ 30 % d’ici 2025. Et d’ici 2030, ALD cible environ 50 % de livraisons de véhicules électriques à batterie. Par conséquent, la moyenne des émissions CO2 par véhicule pour des nouveaux contrats en 2025 devrait être en baisse d’au moins 40 % comparé à 2019. Au-delà d’ALD Electric, qui peut compter sur un solide partenariat avec ChargePoint pour la question névralgique des différentes configurations de charge, le groupe va mettre en avant de nouveaux services, comme ALD Sharing (Ricaricar en Italie), ou encore ALD Move, un assistant intelligent à la mobilité, actuellement en cours de déploiement avec un premier grand client.
« Le coefficient d’exploitation (hors résultat des ventes de véhicules) s’améliorera entre 46 % et 48 % d’ici 2025, tout en absorbant les 66 millions d’euros investissements digitaux supplémentaires pendant la période de 2020-2025. Le taux de distribution de dividendes sera en hausse de 50 % à 60 % pour la période de 2020-2025, avec un maintien du ratio capitaux propres/total actifs en ligne avec sa fourchette historique grâce à une forte génération de capital », conclut Gilles Monper à destination des investisseurs et des places de marché.