Julien Gourand, directeur général de Midas et Ludovic Dugabelle, directeur marketing de Midas.
Les mutations sociales et technologiques touchant la mobilité ne déroutent pas Midas de ses projets pour renforcer son maillage. Son ambition est d’atteindre les 450 centres d’ici à 2025.
Atteindre les 450 centres d’ici à 2025, le cap est donné chez Midas. Malgré une conjoncture économique difficile, le réseau de réparateurs rapides de Mobivia a opéré l’an dernier une douzaine d’ouvertures, portant son nombre d’ateliers à 365 en France. Il faudra donc à l’enseigne gagner 85 points de services sur les trois prochaines années. Un défi et ce à plusieurs titres.
Déjà parce qu’il faudra à la centrale gérer un certain nombre de reprises de centres en raison du départ à la retraite d’une première génération de franchisés d’un réseau qui fête cette année ses 45 ans. « Il nous faut ainsi renouveler 15 % du réseau », explique Julien Gourand, directeur général de Midas. L’an passé, l’enseigne a dû s’occuper, avec l’organisation de rencontres de mise en relation de cédants et d’éventuels repreneurs, de 20 reprises de centres. Midas n’est d’ailleurs pas la seule marque touchée par le vieillissement de ses franchisés sur un marché de l’entretien automobile qui peine à recruter ses nouvelles forces vives. La croissance de son maillage, Midas souhaite aller la chercher auprès de passionnés de mécanique, pour un tiers, auprès de franchisés qui souhaitent ouvrir d’autres garages, pour un autre tiers et, enfin, auprès d’investisseurs. Le directeur général constate l’intérêt croissant de concessionnaires qui cherchent à diversifier leur activité.
Prendre les devants des ZFE
Pour étendre son maillage, Midas devra aussi rassurer sur le fait que l’enseigne possède les réponses pour faire face aux ZFE et à la mutation vers l’électrique. Cela d’autant plus que ses centres sont implantés à 40 % au cœur des villes. Le franchiseur assure que 100 % de son réseau est habilité à intervenir sur les véhicules électrifiés qui représentent à ce stade 3 % de son chiffre d’affaires. Autant de centres qui peuvent mettre en œuvre le programme e-révision lancé il y a tout juste un an. « Nous avons doublé le nombre de e-révision sur ces douze derniers mois », souligne Julien Gourand. Midas travaille aussi au déploiement de son nouveau concept Midas City, dont un premier centre a ouvert à Lille. Un atelier tourné vers la maintenance des véhicules électriques et, plus globalement, vers les mobilités douces (vélos et trottinettes) avec Midas Cycloo. Un nouveau centre sera annoncé dans quelques mois nous promet le franchiseur.
Midas se lance un autre objectif : celui d’être l’enseigne leader dans le domaine de l’électronique automobile qui génère aujourd'hui 8 % de son chiffre d’affaires. À cette fin, l’enseigne lance un programme de formation d'électromécaniciens où il s’agit d’apprendre les rudiments pour changer un composant électronique et savoir le reprogrammer. Mobivia a investi dans ce sens dans des bases de données.
Un nouveau contrat de service
Avec des tarifs agressifs, donnés pour 35 % moins chers que les réseaux de marques, Midas a vu ses entrées en ateliers grimper entre 2 et 3 % l’an dernier. « Nous sommes bien positionnés, ce qui est un avantage face à la baisse du pouvoir d’achat des automobilistes », indique le directeur général. Ce différentiel de prix, l’enseigne cherche à le conserver malgré l’inflation. Pour contenir la hausse de ses tarifs, Midas peut compter sur la force d’achat de sa maison-mère, avec désormais une logistique commune avec sa marque cousine Norauto. La pression a été mise sur les fournisseurs. La mise en route de la nouvelle plateforme logistique de Meung-sur-Loire, avec l’appui du réseau Exadis, a également permis de limiter les pénuries et les délais de livraisons de pièces détachées.
Pour permettre à certains de ses clients de lisser leurs dépenses d’entretien de leur véhicule, Midas lancera dans quelques jours une nouvelle formule de contrats de service courant sur 3 ans, sans délais de carence cette fois-ci. Une offre réalisée en partenariat avec Opteven. Selon la catégorie du véhicule et son kilométrage, les prix varient de base entre 36 à 72 euros par mois. Ils couvrent 80 % des besoins de maintenance d’un véhicule. Les pneus et la distribution peuvent être inclus en option. Ces contrats concernent les rouleurs qui effectuent moins de 25 000 km par an et les véhicules de moins de 250 000 km au compteur. « La crise économique nous a encouragés à créer cette offre sécurisante pour le budget des automobilistes. Ces contrats sont aussi un levier de fidélisation qui nous donne 3 ans pour installer la confiance », explique Ludovic Dugabelle, directeur marketing.