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Quel horizon pour le marché de l’entretien-réparation sur les 24 prochains mois ?

Fabio CROCCO

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Quel horizon pour le marché de l’entretien-réparation sur les 24 prochains mois ?

Même si le parc vieillit et nécessite plus d’entretien, le volume d’activité progressa peu, le marché subissant la baisse du pouvoir d’achat des automobilistes, notamment en raison du prix des carburants.

Dans une étude récemment publiée, Xerfi partage ses projections sur l'évolution du marché de l’entretien-réparation automobile à l'horizon 2025. Un secteur qui doit composer avec un parc vieillissant, une baisse du pouvoir d’achat ou encore l’arrivée de l’électrique.

Il y a quelques semaines, Xerfi a publié une étude de 300 pages sur sa vision de l’évolution du marché de l’entretien automobile à horizon 2025. Selon ses projections, le chiffre d’affaires du secteur progressera en moyenne de 4 % par an à l’horizon 2025. Cette croissance sera essentiellement portée par des revalorisations tarifaires même si l’inflation des prix devrait ralentir cette année. Ce sont les hausses de salaires notables des salariés qui conduiront à reconsidérer les tarifs.

Même si le parc vieillit et nécessite plus d’entretien, le volume d’activité progressa peu, le marché subissant la baisse du pouvoir d’achat des automobilistes, notamment en raison du prix des carburants. Le report de certaines réparations prend de l’ampleur. « Reporter de quelques semaines une révision ou renoncer à la remise en état d’un élément de carrosserie ou de confort, qui ne remettent pas en cause la capacité du véhicule à circuler, restent alors les seuls leviers pour contenir son budget automobile », explique Xerfi. Le contexte profite au « faire soi-même » avec une part croissance des automobilistes qui réalisent eux-mêmes une partie des opérations d’entretien courant. Ils peuvent pour cela s’appuyer sur la multiplication des tutoriels en ligne et sur l’essor des self garages.

Même si l’usage de pièces de réemploi ne fait pas le bonheur des ateliers, qui réalisent une bonne partie de leurs profits sur la vente de pièces détachées, le contexte profite aux pièces d’occasion. La pénurie de certaines pièces neuves, la hausse des prix et le vieillissement du parc orientent vers l’usage de pièces de seconde vie. Cela d’autant plus que leur production se structure à grande vitesse et que les assureurs poussent à leur usage. Rappelons que c’est aussi, sous certaines conditions, une obligation légale depuis 2017.

Se tourner davantage vers les flottes

Dans ce contexte tendu sur le marché du particulier, les opérateurs devront composer davantage avec les flottes professionnelles. Comme l’indique Xerfi, les grandes flottes, avec au moins 10 véhicules, représentent un parc de 2 millions de voitures, en croissance en moyenne de 6 % par an. S’ajoutent à cela, 1,15 million de véhicules appartenant à des petites flottes. « Ce relais de croissance sera toutefois très loin d’être en mesure de compenser la forte baisse d’activité, lorsque le véhicule électrique deviendra majoritaire dans le parc », prévient Xerfi.

Car à l’opposé d’un parc vieillissant, arrivent les nouvelles technologies, dont celle de l’électrique qui se déploie à grande vitesse. Les motorisations hybrides et 100 % électriques ont représenté près de 42 % des ventes de véhicules légers particuliers neufs en 2022, contre seulement 7,6 % en 2019. Les ateliers travaillent à imaginer un nouveau modèle économique pour répondre à leur moindre entretien (formation, équipements et nouveaux services dont celui de la maintenance des batteries).

« Mais alors que l’entretien d’un véhicule électrique génère en moyenne un chiffre d’affaires 40 % inférieur à celui d’un véhicule thermique, les constructeurs devront à long terme relever un défi de taille pour préserver la rentabilité de leur SAV. Cela passera en partie par un gain de part de marché par croissance interne, en se positionnant comme des incontournables de l’entretien et réparation des VE tout au long de leur durée de vie. Mais il est aussi probable que les constructeurs se voient contraints de restructurer leurs réseaux », explique Xerfi. Stellantis a notamment annoncé une baisse progressive de 20 % du nombre de ses concessions à partir de juillet 2023.

La contraction de l’activité de l’entretien et réparation automobile due à l’arrivée de l’électrique favorise la concentration dans le secteur et le développement des enseignes qui fédèrent à ce stade les 2/3 des MRA. Toutes se lancent dans la diversification de leur service et deviennent des multi-spécialistes. « En élargissant leur offre, ces enseignes concentrent une part croissante des opérations d’entretien et réparation et améliorent leur pouvoir de marché », conclut Xerfi.

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