Covid-19 : L'industrie automobile européenne commence à baisser le rideau de fer
Sans surprise, la crise sanitaire du coronavirus vient bousculer le réseau industriel des grands noms de la première monte automobile. FCA, Renault, PSA et Michelin ont annoncé des fermetures d’usines.
Après Ferrari, qui avait annoncé le samedi 14 mars 2020 la fermeture des sites de Maranello et Modène situés au Nord de l’Italie, pour cause de coronavirus, FCA (Fiat Chrysler Automobiles) prend une décision similaire en mettant à l’arrêt ses usines européennes (6 en Italie, ainsi que celle de Kragujevac en Serbie et celle de Tychy en Pologne). Dans un premier temps, cette décision est valable jusqu’au 27 mars 2020.
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Par ailleurs, Michelin stoppe la production de ses usines situées en France, en Espagne et en Italie, soit 22 sites et plus de 20 000 collaborateurs. Il s’agit de respecter « les mesures d’hygiène et de confinement mises en place dans ces pays », explique un porte-parole du groupe, précisant que cette décision était pour l’instant valable jusqu’au dimanche 22 mars, avant une éventuelle prolongation naturellement. Le groupe pourra être amené à « prendre des mesures similaires pour d’autres usines en Europe » et travaille d’ores et déjà sur la rémunération des salariés en fonction des dispositifs en vigueur dans les différents pays.
Au tour de Renault
Dans la foulée, Renault et PSA ont été contraints de prendre des décisions de même nature. Chez Renault, les quatre usines espagnoles (deux sites à Valladolid, Palencia et Séville) du groupe sont à l’arrêt. On parle de quelque 10 000 employés. D’autres décisions vont suivre. En Espagne, Nissan et Seat interrompent aussi leur production.
PSA acte un calendrier de fermetures de ses sites en Europe
PSA a aussi décidé le principe de la fermeture de ses usines de production de véhicules, selon le planning suivant et ce, jusqu’au 27 mars : 16 mars pour Madrid (Espagne) et Mulhouse (France) ; 17 mars pour Poissy, Rennes, Sochaux (France), Saragosse (Espagne), Eisenach, Rüsselsheim (Allemagne), Ellesmere Port (Royaume-Uni) et Gliwice (Pologne) ; 18 mars pour Hordain (France), Vigo (Espagne) et Mangualde (Portugal) ; 19 mars pour Luton (Royaume-Uni) et Trnava (Slovaquie). La fermeture des sites de mécaniques et bruts sera ajustée en conséquence. Le groupe rappelle que d’ici là, le respect des mesures barrières, allant au-delà des préconisations des autorités de santé sur ses sites, sont la meilleure protection pour éviter la propagation du virus.
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En fait, la plupart des constructeurs n’ont plus le choix, comme le reconnaît le groupe PSA : « Du fait de l’accélération constatée ces derniers jours de cas graves de COVID-19 proches de certains sites de production, des ruptures d’approvisionnement de fournisseurs majeurs, ainsi que de la baisse brutale des marchés automobiles, le président du Directoire, avec les membres de la cellule de crise, ont décidé le principe de la fermeture des établissements de production de véhicules, selon le planning suivant et ce jusqu’au 27 mars 2020. »
C’est ce que confiait Pierre Boulet, directeur général de l’équipementier Novares, dimanche 15 mars 2020 à l’AFP. Reconnaissant être en mode de crise, les prévisions du groupe pour 2020 ont déjà été revues sévèrement à la baisse : Novares avait réalisé 1,4 milliard de chiffre d’affaires en 2019, avec 47 usines réparties dans 22 pays. Aujourd’hui, le groupe table sur – 40 % de son activité en Chine et l’exercice 2020 qui devait être stable sera négatif.