Covid-19 : l'inquiétude d'Herbert Diess, le président du groupe Volkswagen
Malgré la grande solidité financière de son groupe, Herbert Diess, président de Volkswagen, craint que la crise ne dure et exhorte ses équipes à protéger drastiquement les liquidités.
Herbert Diess, président de Volkswagen, a indiqué dans un message publié sur l’intranet du groupe puis rendu public par le biais de Linkedin que les premières mesures de suspension de la production (deux ou trois semaines d’arrêt décidé la semaine dernière) ne seraient peut-être pas suffisantes. Avant d’insister, dans un contexte de confinement qui rend impossible une activité classique, auprès des salariés sur les efforts importants qui leur seront demandés, afin de protéger les liquidités du groupe. « Nous devrons faire des efforts considérables » a-t-il ajouté, indiquant aussi que le maintien de la disponibilité des pièces de rechange et des cellules de batteries pour les véhicules électriques était très important.
Volkswagen a encore une forte empreinte sociale en Europe
Le fait qu’Herbert Diess tire la sonnette d’alarme est significatif quand on sait que le groupe Volkswagen vient d’annoncer de robustes résultats financiers pour 2019, avec un cash flow de 10,8 milliards d’euros ou encore des liquidités nettes de 21,3 milliards d’euros. Le groupe s’appuie sur un réseau industriel mondial de 122 usines et emploie quelque 670 000 salariés, dont 70 % sont basés en Europe. Il ferme ses usines en Europe et aux Amériques, tandis que la production reprend dans les sites chinois. La crise coïncide aussi avec les lancements des modèles électriques, l’ID.3 prévu à l’été et l’ID.4 en fin d’année. Herbert Diess n’a pas remis en cause le calendrier de ces deux produits.
Reprise industrielle en Chine
Hebert Diess a tenu à remercier les plus de 100 000 employés chinois du groupe pour leur discipline lorsqu’il a fallu suivre des règles sanitaires et d’organisation très strictes. La Chine est aujourd’hui le premier marché du groupe. Le groupe va désormais se focaliser sur le soutien aux autorités allemandes et il a d’ores et déjà commencé à fabriquer des masques sur ses sites chinois (200 000 masques seront distribués en Allemagne). L’inquiétude réside dans la durée de la crise, notamment en Europe. Et, aux dires du conseil de surveillance du groupe, la situation pourrait devenir plus difficile pour les entreprises que lors de la grande crise financière de 2008-2009.