Covid-19 : l'Ufip dément une pénurie de carburant
L’Union française des industries pétrolières se veut rassurante quant à l’approvisionnement en carburant des stations-service. Pour preuve, l’Ufip publie les chiffres de livraison de fioul domestique du mois dernier.
Du fait des décisions prises par le Gouvernement de fermer les écoles et de confiner la population, ce week-end a été le théâtre d’un grand chassé-croisé d’automobilistes rejoignant leurs familles, souvent en province. Des déplacements en masse qui ont conduit les stations-service à enregistrer un regain d’activité susceptible de réveiller l’inquiétude d’un coup de pompe à la pompe.
Des réserves suffisantes
Afin de calmer les esprits paniqués qui seraient tentés de faire des réserves et d’éviter les scènes de panique que l’on a pu voir dans les supermarchés, l’Union française des industries pétrolières a tenu à apaiser les craintes de pénurie. D’abord, elle a souligné que la réduction des voyages liée à l’obligation de rester chez soi engendrerait forcément une diminution des pleins. Mais c’est en exposant les chiffres de livraison des carburants routiers sur le marché français en février 2020 que l’Ufip a estimé qu’il n’y aurait pas de pénurie.
Selon les dernières données avancées par le CPDP (Comité professionnel du pétrole), elles ont en effet augmenté à 3,811 millions de mètres cubes par rapport à février 2019, soit une hausse de 1,1 %. De plus, les livraisons de supercarburants sans plomb enregistrent une évolution de + 8,7 %, même si le gazole, lui, s’avère en légère baisse de 0,8 %. Les dépôts sont donc remplis, et les livraisons devraient se poursuivre puisque les raffineries semblent continuer à fonctionner. Quant aux prix à la pompe, ils ne cessent de diminuer, le litre atteignant 1,30 euro pour le diesel contre 1,46 euro en mars de l’année passée.
Quid des pays producteurs ?
Parallèlement à cet état des lieux, les responsables de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et de l’AIE (Agence internationale de l’énergie) se sont montrés moins optimistes. Ils exprimaient notamment leur peur de voir les pays producteurs de pétrole touchés par ce ralentissement de la consommation en carburant dans le contexte de crise sanitaire que nous connaissons.
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« Si les conditions de marché actuelles persistent, leurs revenus issus du pétrole et du gaz chuteront de 50 à 85 % en 2020, atteignant leur plus bas niveau en plus de vingt ans » se sont alarmés Mohammed Barkindo et Fatih Birol, respectivement secrétaire général de l’Opep et directeur de l’AIE, dans un rare communiqué commun. Le tandem imagine d’ailleurs que ce repli risque d’« entraîner des conséquences sociales et économiques majeures, notamment pour les dépenses publiques dans des domaines vitaux tels que la santé et l’éducation ». Qui sont pourtant les principaux postes à protéger en temps de Covid-19…