Covid-19 : La filière automobile française en ordre de marche pour assembler des respirateurs

Clotilde Gaillard

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Covid-19 : La filière automobile française en ordre de marche pour assembler des respirateurs

Covid-19 : La filière automobile française en ordre de marche pour assembler des respirateurs

Sollicités par le Gouvernement, les groupes PSA, Valeo et Schneider Electric intègrent le consortium établi autour d’Air Liquide. Celui-ci a pour but de produire pas moins de 10 000 respirateurs en 50 jours afin d’aider les soignants.

Les moyens donnés aux personnels de santé ne sont pas suffisants, et la pénurie de matériel sanitaire menace. Par conséquent, et devant le besoin « impérieux » de disposer de davantage de respirateurs, le Gouvernement a demandé à un groupement d’industriels français, piloté par Air Liquide, de fournir 10 000 respirateurs en 50 jours, de début avril à mi-mai. En réponse à cette requête plus que nécessaire, les sociétés Air Liquide, mais aussi PSA, Schneider Electric et Valeo, ont donc mis en place un groupe de travail d’une trentaine d’experts en achats et industrialisation afin de définir un plan d’action.

Alors que le président Emmanuel Macron a exprimé, ce 31 mars, son désir de voir la France faire preuve d’une « indépendance pleine et entière » concernant notamment la production de masques, ce défi industriel fera également appel à la contribution exceptionnelle de 100 entreprises partenaires. Des fournisseurs qui auront pour mission de procurer les quelque 300 composants essentiels à la fabrication de ces équipements médicaux à ce « holding » de l’urgence.

Peur sur l’usine

Pour atteindre au plus vite les objectifs de production qu’engendre une telle situation, PSA est en cours de création d’un atelier spécifique dans son usine de Poissy. Grâce à l’engagement de plus de cinquante salariés volontaires, le groupe espère ainsi pouvoir commencer à produire le bloc central du système. Parallèlement, le constructeur compte proposer à des salariés volontaires de son site de de Vélizy de rejoindre l’usine d’Air Liquide à Antony.

Valeo a, de son côté, constitué une équipe dédiée d’acheteurs en charge de la gestion des fournisseurs et de l’approvisionnement des pièces nécessaires à la production des respirateurs. L’équipementier assure également un support technique avec ses équipes R & D, couvrant à la fois des compétences en technologies du plastique, de la mécanique et de l’électronique. Une vingtaine d’ingénieurs et techniciens se trouvent ainsi mobilisés pour la bonne cause. Ce qui n’empêche cependant pas les syndicats de s’inquiéter pour la santé des salariés.

La CGT a en effet mis en garde contre un « déconfinement de dizaines de milliers de personnes ». « Produire des respirateurs médicaux, […] on est pour, à partir du moment où les conditions sanitaires sont respectées » a souligné le délégué CGT de chez PSA, Jean-Pierre Mercier. Interrogé par France Info, il a également prévenu que ce retour au travail ne devait pas être un « prétexte pour derrière ouvrir en catimini les usines pour fabriquer des Mégane ou des 3008 ».

Organisation… désorganisée ?

PSA n’a pas été le seul constructeur à se mobiliser. Renault a lui aussi mis en avant son envie de participer à « l’effort de guerre » contre le Covid-19. Depuis quelques jours, l’ingénieur Éric Marchiol chapeaute ainsi une petite équipe pour mettre le savoir-faire du Losange au service des hôpitaux en manque de respirateurs. Une entreprise dans laquelle la marque s’est lancée avec Michelin, qui a aidé sur les joints, ou encore ST Microelectronics, investi dans le domaine des cartes électroniques. « Nous, on les aide pour l’industrialisation, les approvisionnements des pièces… », a détaillé Éric Marchiol à France Info.

Renault espère démarrer dès la fin de cette semaine la fabrication des respirateurs au sein du Technocentre de Guyancourt (près de Paris), un site dont les 10 900 salariés ont été placés en chômage partiel ce lundi. Le matériel nécessaire sera d’abord imprimé en 3D à raison de quelque 350 respirateurs, puis en série en large quantité dès que ce sera possible, précise la firme. Autant de bonnes intentions qui pourraient sauver des vies alors que le pic du nombre de personnes contaminées risque d’être atteint ce week-end. On regrette cependant que les deux concurrents nationaux ne se soient pas associés pour un rendement de production intensifié. Car l’union fait pourtant la force, dit-on, surtout en ces temps troublés…

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