Cyril Lubin, directeur des opérations de Somelac.
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Questions à … Cyril Lubin, directeur des opérations de Somelac.
L’Automobile & L’Entreprise : Quand et comment a débuté l’aventure Somelac ?
Cyril Lubin : Somelac a été créée en 1983, c’est une société qui fête donc ses 40 ans cette année. Historiquement, son activité était centrée sur celle de station-service et de garage automobile basée dans la Vienne. Très rapidement, le fondateur a développé une activité complémentaire de location de véhicules en tant que franchisé Hertz. Puis il y a eu une phase de 20 ans de croissance géographique pendant laquelle Somelac s’est étendue sur 12 départements du Grand Ouest de la France. En 2010, Somelac a été rachetée par le groupe de distribution d’énergie Picoty. Moi j’ai intégré Somelac en 2010 avant de devenir directeur des opérations en 2015. En résumé, Somelac est une PME de 89 collaborateurs, labélisée RSE en 2020, exploitant 1 800 véhicules et dénombrant 60 000 clients.
A&E : Quelles sont les autres domaines d’activités de Somelac ?
C. L : L’entreprise en compte quatre. Hormis l’activité de location de véhicule à particuliers et professionnels donc, Somelac pratique la vente de véhicules d’occasion avec un parc de 1 800 véhicules qui nécessitent des renouvellements réguliers pour assurer à nos clients de bénéficier des dernières technologies et motorisations. Nous avons d’ailleurs intégré des véhicules électriques à notre parc depuis 2016 quand l’offre n’était pas aussi étoffée qu’aujourd’hui. Depuis fin 2019, une troisième activité a vu le jour : elle concerne la mobilité douce avec des vélos, des VAE ou encore des triporteurs. On voyait en effet frémir une attente de nos clients pour des solutions de mobilités alternatives à la voiture et aux utilitaires.
Avec nos collaborateurs, nous avons donc travaillé et développé des offres avec ou sans engagement. Nous avons aussi lancé, il y a un mois, nos premiers triporteurs à hydrogène qui s’adressent principalement à des collectivités. La quatrième activité, enfin, est une prestation de conseil pour accompagner nos clients dans l’enjeu majeur de transition énergétique. Notre philosophie est de passer de l’auto immobile à l’auto mobile avec l’autopartage par exemple, car les véhicules en entreprise s’avèrent trop peu partagés et utilisés.
A&E : Qui sont vos clients ?
C. L : Nous nous appuyons sur une base de 75 % d’entreprises et 25% de particuliers. Ce sont à la fois des gros groupes français mais aussi, par notre culture de PME parlant à des PME, un fort vivier de PME et d’ETI. De flottes allant de 5 à 150 unités, des tailles adaptées à nos capacités car nous nous sommes structurés en termes d’outil de gestion des datas. Les 25% de particuliers sont, eux, liés à notre activité de loueur et nous bénéficions de la notoriété de la marque Hertz.
A&E : Quels avantages votre solution de vélos connectés apporte-t-elle aux flottes ?
C. L : Nous avons mis en place une solution de vélos connectés en 2021 car, en échangeant avec des gestionnaires de flottes, ces derniers nous ont fait part d’un sentiment de manque de datas, des données pourtant importantes à prendre en compte dans un processus de décarbonation.
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Nous avons donc équipé une partie de nos vélos, comme cela qui se fait dans le monde automobile, pour récupérer des informations d’usage comme la consommation énergétique, l’état de la batterie, le kilométrage ou l’entretien préventif avec les premières alertes de maintenance pour une meilleure maîtrise des coûts. Sur le volet sécuritaire, il y a aussi la possibilité de géolocalisation et de verrouillage à distance. Ces datas vélo peuvent ensuite s’intégrer dans un outil de gestion de flotte afin d’offrir une vision à 360° de la mobilité, même celle à deux-roues.
A&E : Quels projets futurs, à court et moyen voire long terme, envisagez-vous ?
C. L : La notion de datas est très forte. Pour 2024, j’ai aussi le projet de développer l’usage du triporteur car j’ai la conviction forte qu’il peut être une excellente alternative aux petits VU en centres-villes. Ils permettent aussi la livraison de repas ou autres avec des charges assez conséquentes. À plus long terme, enfin, dans mon idéal, j’aimerais développer des pôles et des sites de multimobilités où chaque client pourrait avoir accès à toutes les formes de mobilités existantes. Toutefois, les modalités contractuelles de paiement demeurent encore à définir pour ce « pass mobilité » qui nous ferait sortir de l’autosolisme.