Selon la FNTR, l’Union TLF et l’OTRE, la transition énergétique du transport routier de marchandises impose la planification d’un plan d’accompagnement et d’aides massives et pérennes.
Après avoir consulté l’ensemble des acteurs de la filière camion, le gouvernement a indiqué les pistes qui conduiront à la décarbonation du transport routier de marchandises. Le mix énergétique, demandé par la filière, pourrait être une option. Mais rien n'est encore acté.
Mercredi 24 mai en fin de journée, le gouvernement a présenté ses propositions sur la feuille de route de décarbonation des transports. « L’atteinte des objectifs climatiques à échéance 2030 et 2050 va conduire à un besoin sans précédent d’investissement, d’évolution des modèles économiques et des usages et, enfin, d’un alignement des actions entre les acteurs publics et privés », préviennent les différents ministères concernés.
Ainsi, l’État a consulté les différentes parties prenantes, les transporteurs, les constructeurs, pour identifier les freins à surmonter et les leviers à déployer pour accélérer la décarbonation. La filière camion a, de son côté, souligné l’importance de s’appuyer sur un mix énergétique en raison d’usages très diversifiés. « Une trajectoire de décarbonation de la mobilité lourde concentrée massivement sur une seule énergie apparaît irréaliste et dangereuse », explique-t-elle.
Les constructeurs ont souligné la disponibilité croissante d’une offre industrielle de motorisations alternatives. Les transporteurs ont exprimé la nécessité de lever plusieurs freins pour accélérer la décarbonation, notamment les surcoûts des motorisations alternatives ou encore la disponibilité d’un réseau de bornes de recharge électriques et de stations d’avitaillement, au dépôt et en itinérance. D’autres leviers ont été proposés pour améliorer le report modal, l’efficacité énergétique ou encore les taux de chargement des véhicules.
D’une même voix, la FNTR, l’Union TLF et l’OTRE, ont indiqué qu’il est primordial de préserver la compétitivité et la capacité des entreprises à investir dans la décarbonation. Selon les trois organisations, la transition énergétique du transport routier de marchandises impose la planification d’un plan d’accompagnement et d’aides massives et pérennes à l’investissement pour l’acquisition des véhicules et le développement du réseau d’avitaillement, pour les entreprises du secteur incluant les acteurs de la location de véhicules industriels.
Poursuivre avec le BioGNV
Les trois fédérations plaident pour poursuivre l'accompagnement du BioGNV avec l’intégration de ce carburant dans le mécanisme de fiscalité dès l’an prochain. Toujours selon elles, la décarbonation du transport routier de marchandises nécessitera également d’agir sur cinq facteurs supplémentaires : l’évolution de la demande de transport, le report modal vers des modes de transport moins carbonés tels que le ferroviaire et le fluvial, l’amélioration de l’efficacité énergétique des véhicules et l’optimisation des chargements comme des distances parcourues.
Des constructeurs tournés vers l'électrique
Peu avant le rendez-vous, la Csiam, qui défend les intérêts des constructeurs, a rappelé que ses adhérents sont pleinement engagés dans la décarbonation avec le choix stratégique, et coûteux, de l'électrification avec des « objectifs résolument ambitieux ». Comme d’autres, la Csiam note que les financements et les aides actuellement disponibles sont encore insuffisants pour accélérer pleinement la transition vers l'électrification. Elle pointe également que les différences de subventions en Europe peuvent être défavorables à la France. Enfin, elle demande la mise en place d'un ensemble de mesures d'accompagnement énergétique, notamment une planification et des aides pour l'installation des bornes de recharge, ainsi qu'un taux de TVA réduit pour l'électricité à usage professionnel et l'extension du bouclier tarifaire.
Un travail d’alignement entre ces propositions de feuilles de route et les orientations de la planification écologique sera réalisé au cours des prochains mois par le gouvernement.