Grosse piqûre de réel avec l'étude consommateurs 2022 de Deloitte qui met en avant que le compte n'y est pas pour l'acceptabilité des voitures électriques.
© Kawee Wateesatogkij (Goodyear)
Deloitte dévoile son étude Global Automotive Consumer 2022, qui identifie les grandes tendances dans l’automobile du point de vue du consommateur final. L’intérêt pour les véhicules électriques est très relatif et le consommateur ne veut pas assumer le surcoût des voitures électriques.
Rendez-vous attendu chaque année, Deloitte publie son Global Automotive Consumer Study 2022, une étude menée auprès de plus de 26000 consommateurs de 25 pays dans le monde sur des sujets clés liés aux attentes des consommateurs en matière automobile.
L’étude pointe que « les consommateurs sont toujours réticents à payer plus cher pour des véhicules intégrant des technologies « de pointe », à l'exception des technologies liées à la sécurité ».
11% des clients français accepteraient de payer plus cher pour rouler en voiture électrique
Ainsi, en France, si 72% sont prêts à payer plus pour des technologies liées à la sécurité (48% jusqu’à 400 euros et 20% additionnels vont jusqu’à 2000 euros), à l’inverse, ils ne sont que 6% à accepter de payer plus de 2000 euros pour des technologies liées à l’autonomisation des véhicules et surtout que 11% pour bénéficier d’un autre mode de propulsion (BEV (100% électrique), HEV (hydride), PHEV (hybride rechargeable)).
Les véhicules électriques restent associés à une autonomie trop faible et à un manque d’infrastructures de recharge, tandis que l’augmentation des prix de l’énergie (l’électricité par rapport aux carburants classiques) s’annonce déjà comme un facteur à suivre. Ainsi, 43% des acquéreurs de voitures électriques remettraient en cause leur décision si le prix de l’électricité rejoignait le prix de l’essence.
Les motorisations hybrides ont les faveurs des clients automobiles
Pour plus de la moitié des consommateurs interrogés, leur prochain véhicule ne sera plus thermique, mais la transition profite aux voitures hybrides avec 40% des intentions d’achat, loin devant les voitures 100% électriques, avec la piteuse valeur de 7% des intentions d’achat.
« Les consommateurs s'attendent à ce qu’une voiture électrique ait une autonomie d'au moins 688 kilomètres pour motiver leur décision d'achat. 41% des personnes interrogées s'attendent à pouvoir recharger leur voiture aux bornes de recharge publiques, contre 17% au travail et 24% au domicile », met en avant l’étude, à rebours de bien des discours qui ne font vraisemblablement pas mouche dans l’esprit du « vrai » client.
« Le coût d'acquisition, les infrastructures de recharge et l'autonomie sont des facteurs critiques pour inciter les consommateurs à basculer vers le véhicule électrique. Malgré une tendance à la hausse observée des ventes, si ces conditions ne sont pas réunies, une grande partie des consommateurs pourrait se détourner de la mobilité électrique », commente Guillaume Crunelle, associé Leader Automotive & Mobility chez Deloitte France.