Même si la marge des distributeurs sur un litre de carburant se situe entre un et deux centimes d’euros, E.Leclerc a souhaité y renoncer et participe ainsi à l’effort collectif visant à protéger le pouvoir d’achat des Français.
© E.Leclerc
L’enseigne de grande distribution E.Leclerc annonce qu’elle va proposer le carburant à prix coûtant à partir d’aujourd’hui et jusqu’à la fin du mois, participant ainsi à l’effort collectif demandé par le gouvernement aux acteurs de la distribution.
Alors que le prix du carburant et notamment du gasoil est à son plus haut niveau depuis 2018, l’enseigne E.Leclerc propose jusqu’à la fin du mois de renoncer à sa marge et vendre le carburant à prix coûtant. Cela concerne les 713 stations-service de son réseau de distribution, à l'exception des stations d’autoroute et du tarif du fuel domestique.
« Nous faisons l'effort maximum que la loi nous autorise à faire. Nous n'avons actuellement pas le droit de revendre à perte. Pour éviter l'impact sur le pouvoir d'achat, l'État peut prendre des mesures d'aides ciblées. Mais pour limiter l'envolée des prix je ne vois qu'un moyen : que les taxes soient diminuées. Je vous rappelle qu'elles représentent quasiment 60 % du prix d'un plein. Si le gouvernement le décide, je peux vous assurer que nous répercuterons immédiatement la baisse aux consommateurs », explique Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E.Leclerc.
Rappelons que l’enseigne de grande distribution mène un combat historique pour la libéralisation des prix du carburant depuis les années 1970-1980, dès les premiers chocs pétroliers. À cette époque, l’État délivrait un monopole de la distribution de carburant aux compagnies pétrolières. En l’absence de concurrence, les prix des carburants étaient donc surévalués. E.Leclerc a intenté 467 procès pendant près de quinze ans, avant de porter l’affaire devant la Cour européenne de justice. Cette dernière tranchait finalement, en 1985, en faveur de la libéralisation des prix du carburant.