En 2022, la Piec représente 530 millions d'unités, contre 300 millions en 2017, et devrait dépasser le milliard en 2030.
© Indra
Le spécialiste du recyclage automobile a réuni 175 entreprises lors d'une convention dédiée à la préparation de la mise en application de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, ou Agec.
Le volet recyclage automobile de la loi Agec établit une filière agréée afin que les véhicules des marques constructeurs soient traités selon le cahier des charges. À l'occasion d'une convention dédiée à cette loi, Indra Automobile Recycling a invité Marc Mortureux, directeur général de la PFA, Éric Lecointre, coordinateur du pôle Biens d’équipements, santé et véhicules au sein de la direction de la supervision des filières Rep de l’Ademe, Jean-Philippe Hermine, directeur de recherche expert mobilité à l'Iddri et Jean-Luc Vaussy, chef de service homologations & environnement chez Honda Europe afin d'informer les 500 participants de l'évolution de loi Agec concernant les centres VHU.
Dans son introduction, Loïc Bey-Rozet, directeur général d’Indra, est revenu sur les opportunités de croissance qu'implique la loi, grâce au rôle clé des centres VHU agréés, et indique que « les planètes sont aujourd’hui alignées : il y a une prise de conscience des constructeurs de la nécessité de constituer une offre étoffée de pièces issues de l’économie circulaire (Piec) pour la réparation des voitures et celle d’augmenter la réintégration de matière automobile recyclée dans la production de véhicules neufs. » De son côté, Jean-Philippe Bahuaud, P-DG de The Future is Neutral, actionnaire d’Indra, a présenté la stratégie de l’entreprise et souligné sa mission d’accompagner la filière automobile dans cette transition.
Les différents échanges ont permis de faire ressortir cinq réflexions concernant l'application de cette loi au recyclage automobile. Tout d'abord en ce qui concerne la matière, avec l'augmentation du taux de valorisation sur la Piec. Les centres VHU sont ainsi invités à privilégier la production de la Piec et de la matière, en réduisant la revente des véhicules sinistrés. Pour mémoire, en 2022 la Piec représente 530 millions d'unités, contre 300 millions en 2017, et devrait dépasser le milliard en 2030. Ensuite, l'implication du secteur automobile dans l'économie circulaire, notamment via à la récupération de matériaux sur les véhicules en fin de vie. De plus, la loi précise la mise de la filière REP (responsabilité élargie du producteur) gérée par des éco-organismes, transfère aux metteurs en marché la totale responsabilité de s’organiser pour recycler leurs produits afin de les diriger vers les filières adéquates.
L'automobile peut contribuer à la diminution de l'empreinte carbone
Par ailleurs, la convention retient la formation d'un écosystème d'experts pour « réaliser des objectifs durables » impliquant des standards de qualité, soit un partenariat entre le constructeur et le centre VHU, une démarche entreprise depuis plusieurs années par Indra auprès de son réseau de 360 sites VHU. Sans oublier l'enjeu de la formation. Indra a ainsi créé en 2020 Aureca by Indra, un centre de formation dédié aux métiers du recyclage automobile, avec une vue prospective sur l’évolution du métier pour travailler au traitement des véhicules de demain. Le centre de formation propose une trentaine de modules adaptés à la montée en compétence du réseau pour optimiser le réemploi des pièces et le recyclage des matières. L’objectif est d’aider les centres VHU à développer leur approche business en prenant en compte les nouveaux aspects techniques et digitaux.
« L’objectif d’Indra Automobile Recycling est de réduire le transport des véhicules épaves pour diminuer l’empreinte carbone. Côté BtoC, nous allons densifier notre réseau pour répondre à cet objectif et réduire le rayon de traitement. Goodbye-car.com sera soutenu par une campagne de communication visant à sensibiliser le grand public à l’importance de mettre son véhicule entre les mains d’une filière agréée et lutter contre la filière illégale, souligne Loïc Bey-Rozet. Et d'ajouter : « Côté BtoB, nous avons modernisé notre plateforme Precis pour permettre d’augmenter la part de la pièce de réemploi dans la réparation automobile. Notre centre de formation Aureca veillera à parfaire les compétences de notre réseau pour extraire la matière et la réinjecter dans l’industrie automobile. Ce grand défi de la mobilité durable est entre nos mains car nous avons pleine conscience que l’économie circulaire jouera un rôle considérable pour répondre à ce défi planétaire, qu’est la neutralité carbone à 2050. »
Enfin, le dernier point soulevé est la lutte contre la filière illégale grâce à une meilleure coordination européenne entre les États membres, l’harmonisation des systèmes de traçabilité et de contrôle technique des véhicules, une communication nationale de sensibilisation des automobilistes, une solution technico-économique pour traitement de tous les véhicules, un site web pour diriger le grand public vers une filière agréée.