D’ici quelques mois, d’importants travaux sont à prévoir sur l’A10, à l’ouest de Paris. Deux kilomètres de route seront équipés pour tester en conditions réelles la recharge dynamique de camions électriques.
Un consortium piloté par VINCI Autoroutes va expérimenter en conditions réelles sur l’autoroute A10, sur deux tronçons-test de 2 kilomètres chacun, deux solutions de recharge dynamique pour les poids lourds, reposant sur les technologies par induction et par rail conductif. Des solutions de recharge qui ont pour objectif de réduire la taille des batteries. Le site pilote se situera dans le sens Paris - province, en amont de la barrière de péage de Saint-Arnoult-en-Yvelines. Le projet démarrera en septembre 2023 et se poursuivra avec des essais sur une piste fermée du Cerema à Rouen avant l’installation des systèmes de recharge dynamique sur l’autoroute.
Le budget total du projet s’élève à 26 millions d’euros et s’étalera sur trois ans. Le consortium bénéficiera d’un financement de l’Etat dans le cadre du plan France 2030.
« Les systèmes de recharge dynamique constituent une solution particulièrement porteuse pour accélérer la décarbonation du transport routier de marchandises dans la mesure où ils permettent de réduire considérablement la taille des batteries des poids lourds électriques, limitant ainsi leur coût et la dépendance aux matières premières qui composent celles-ci et les émissions de CO2 associées à leur construction : pour chaque poids lourd longue distance, cela représente ainsi une économie équivalant à 10 à 17 batteries de voitures électriques » commente Vinci Autoroutes qui a bien l’intention d’apporter de la valeur ajoutée à son offre. Reste à savoir comment sera facturée la consommation d’électricité.
Réduire entre 60 % et 86 % les rejet de CO2.
Selon une étude du Cerema, déployés à grande échelle, les systèmes de recharge dynamique permettraient de réduire de 86 % les émissions de CO2 du transport routier de marchandises par rapport à l’utilisation du gazole, contre 60% pour ce qui concerne les poids lourds embarquant de très grosses batteries et se rechargeant sur des bornes. L’étude propose également un plan de déploiement de ces systèmes sur près de 5 000 km dès 2030, et sur près de 9 000 km d’ici 2035.