L’atout des véhicules Super Soco réside dans une batterie amovible qui peut se charger en 6 heures sur une prise standard.
© Tom Kahler/ Super Soco
L’an dernier, le marché du deux-roues, neuf et d’occasion, a connu un léger recul de 6 % en France, tombant à 1,2 million d’unités, selon les données du spécialiste AAA Data. Une chute singulièrement notable sur les plus grosses cylindrées (- 9 %) alors que le segment des petits scooters électriques, lui, a vu ses ventes bondir de plus de 50 %. Mais qui dit deux-roues dit aussi vélos ou encore trottinettes, des modes de mobilité qui progressent de manière exponentielle depuis la crise sanitaire.
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« On voit en effet au quotidien l’essor du deux-roues au sein des flottes. Un phénomène post-Covid renforcé par le télétravail, des salariés qui se sont rendus compte qu’ils n’avaient plus besoin de véhicule de fonction et d’autres venant en vélo pour éviter les transports en commun. Alors qu’historiquement, la place du vélo ou de la mobylette était très importante, notamment en région parisienne pour se rendre à l’usine, on assiste donc à un juste retour de ces mobilités au sein des entreprises après avoir été sous-estimés ou oubliés au profit de l’automobile » observe Axel Vilaseca, directeur général de Troopy et du groupe Chapat. D’ailleurs, « pour les entreprises, proposer ces services de mobilité, c’est montrer une certaine touche de modernité et d’ouverture », rajoute celui qui a pourtant fait une grosse partie de sa carrière dans l’auto, chez Jaguar et Lotus.
Un type de mobilité en bonne voie d’expansion…
Pour cause : « Contrairement à la voiture de fonction, la mobilité deux-roues n’est pas réservée à "l’élite" mais peut-être proposée à l’ensemble des collaborateurs suivant leurs possibilités et leurs capacités. Pour le vélo, par exemple, le rayon de 10 à 15 km de trajet domicile-travail est la limite », met en avant Jérôme Blanc, co-fondateur de TIM Sports. Créée en 2019 avec la volonté d’offrir un service de location de vélo en entreprise, cette société promeut l’usage plus que dans la propriété.
Avec une gamme diversifiée de produits, allant du VAE (vélo à assistance électrique) « pour ne pas arriver transpirant au bureau » au vélo-cargo pour transporter des enfants, sans oublier les VTT et les vélos pliants, les cycles ont aussi l’avantage d’être plus simples à mettre en place au sein d’une entreprise. Qui plus est, l’obligation de déployer des plans de déplacements mobilité (PDM) dans les sociétés de plus de 100 salariés sur un même site depuis le 1er janvier 2018 ainsi que l’appétence des collaborateurs envers ces types de mobilité jouent en faveur de leur implantation croissante.
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« Il y a en effet une vraie demande des employés à avoir accès à une alternative en termes de moyens de locomotion dans les villes les plus bouchonnées afin de réduire le stress lié au transport. Quant à leur intégration, elle est rapide et flexible », assure Raphaël Blanchard, DG de Dance France. Moins cher que des scooters ou des voitures car n’induisant pas de frais de carburant ni une nécessité de permis pour embaucher, les vélos avance un autre atout : « Un écosystème propice qui n’existait pas il y a encore quelques années, permettant une gestion du vélo à distance grâce à l’envoi de photos si un problème survient, et ce sans limite de nombre d’engins en flotte », fait valoir Alba Pastoriza, responsable communication et marketing de VelyVelo.
… du fait d’un « biotope » foisonnant
C’est pour ces nombreuses raisons que Mélanie Aussanaire a, de son côté, accepté de prendre en charge le projet mobilité douce engagé depuis plus d'un an chez le spécialiste de la maintenance et de l'entretien des bâtiments, Acorus. Pourvu d’une flotte d’un millier de véhicules, le groupe a électrifié les véhicules de direction mais ceux de services pour la conduite de travaux demeurent majoritairement thermiques, une énergie vouée à disparaître d’ici à 2035.
Pour épauler ses ouvriers, Acorus n’a pas choisi de vélos-cargos mais des scooters électriques de la marque Cake.
En vue de verdir ses engins de transports, Acorus n’a donc pas opté pour des vélos-cargos mais des scooters électriques du constructeur Cake « car plus adaptés à nos ouvriers qui ont l’habitude d’être en quatre roues et pour qui le passage au deux-roues était donc sensible. Abordables en termes d’usage quotidien et de simplicité de conduite, les scooters Cake s’inscrivent donc comme les plus maniables, pratiques et sécuritaires que nous ayons essayés pour ce projet rentré en phase de test mi-avril et qui s’articule autour d’une plateforme devant nous permettre de déporter notre logistique », détaille Mélanie Aussanaire. « Un investissement à long terme pour polluer moins si nous voulons continuer à circuler dans les ZFE car Acorus est présent en Île-de-France mais possède aussi des agences à Lyon, Nantes, Bordeaux », reconnaît la responsable du projet.