Enquête du CNPA : Les TPE et PME au bord du gouffre
Le CNPA vient de communiquer les résultats de son enquête menée auprès de 5 000 entreprises de toutes dimensions entre le 7 et le 12 avril. Les TPE et PME souffrent particulièrement de la crise sanitaire et pourraient déposer le bilan en cas d’absence de mesures d’accompagnement spécifiques.
Le CNPA vient de communiquer les résultats de son enquête menée entre le 7 et le 12 avril, auprès de 5 000 entreprises des services de l’automobile. Des résultats inédits par l’ampleur des dégâts. En matière de chute d’activité, les secteurs de la vente et de l’après-vente enregistrent des baisses respectives de 66,5 % et 85 %. La réouverture de certains ateliers pour accueillir les véhicules des professionnels en première ligne face au virus a été un geste de solidarité. Le travail effectué est resté important symboliquement mais pas financièrement.
Parmi les autres professions de l’automobile, les loueurs de courte durée ont vu leur activité s’écrouler de 95 % malgré l’autorisation d’exercer dont ils ont bénéficié. Les 1 800 stations-services implantées en zones rurales ont également subi une chute de 80 % de leurs ventes de carburants. Les professionnels du recyclage ont aussi connu un coup d’arrêt brutal, avec une baisse de 90 % de leur activité. Enfin, les écoles de conduite, contraintes de fermer leurs portes, présentent une chute de 100 % de leur activité.
Autre effet indirect de cette crise, près de 85 % des entreprises du secteur de l’entretien-réparation rencontrent des problèmes d’approvisionnement en pièces de rechange. Ce pourcentage atteint 76 % dans la distribution automobile. Près de 60 % de ces derniers acteurs subissent également des retards de paiement de leurs clients ou de l’administration. Un taux qui atteint les 77 % chez les loueurs de courte durée.
45 jours de trésorerie
Selon l’enquête du CNPA, il reste en moyenne 45 jours de trésorerie aux entreprises. Une durée qui se limite à 30 jours pour les plus petites structures et qui va jusqu’à 4 mois pour les plus grandes. Face à toutes ces difficultés, 71 % des sociétés du secteur ont eu recours ou vont recourir au chômage partiel. Ce pourcentage monte à 78 % pour les entreprises de la distribution et à 73 % pour celles de la réparation. Au total, près de 70 % de toutes ces structures ont fait appel aux banques et 58 % ont demandé un report des échéances fiscales et sociales. Enfin, 38 % des sociétés ont fait appel au Fonds de solidarité. Seulement 27 % des entreprises ont sollicité les assureurs pour la prise en charge de la perte d’exploitation et toutes se sont heurtées à un refus. Ce contexte place les TPE et PME dans une situation catastrophique. Le CNPA insiste sur la mise en place de mesures spécifiques d’accompagnement. Parmi ces dernières, la prorogation de certaines aides jusqu’à l’été, l’exonération de charges sociales et fiscales ou le report de certaines réglementations complexes pourraient constituer une partie de la solution. Une autre partie pourrait prendre la forme d’un plan de relance global à définir avec tous les acteurs de l’automobile et l’Etat.