La nouvelle Hyundai Ioniq 6 est une grande berline 100 % électrique de 4,85 mètres.
© Clément Choulot / Hyundai
Un an et demi après le SUV Ioniq 5, Hyundai lance le deuxième modèle de la gamme Ioniq. Un véhicule au style inspiré de ceux des années 1930 et dont les traits oscillent entre une Citroën DS et certaines Porsche.
Le constructeur coréen Hyundai est en forme et cela se ressent. Particulièrement sur le marché européen où 518 566 véhicules neufs ont été écoulés l’an passé. En France, la marque s’accroche à sa position de troisième constructeur généraliste le plus importé (derrière Toyota et Volkswagen) avec 47 106 livraisons effectuées au cours de l’exercice 2022, dont 12 126 sur le canal des flottes.
De bonnes performances qui s’expliquent bien sûr par une production facilitée et régulière – contrairement à de nombreux concurrents – mais aussi et surtout par une gamme attractive. Tant sur le plan financier que pour la variété des motorisations proposées : thermique essence ou diesel, micro-hybridation, hybridation, plug-in hybrid, 100 % électrique à batteries ou hydrogène. Il n’empêche, afin de rester sur le devant de la scène, Hyundai se doit continuellement de proposer de nouveaux produits.
C’est justement dans cette logique que s’inscrit la Hyundai Ioniq 6. Une grande berline zéro émission dont l’autonomie maximale oscille entre 519 et 614 kilomètres, en fonction des versions et des équipements.
Une « streamline car » du 21e siècle
Issu du concept-car Prophecy attendu au salon de Genève 2020 et présenté hélas assez confidentiellement pour cause de pandémie de Covid-19, le nouveau membre de la gamme Ioniq a de quoi faire tourner les têtes. Premièrement – et depuis longtemps – il ne s’agit pas d’un SUV mais d’une berline, dont la ligne s’approche de celle d’un coupé quatre-portes.
Deuxièmement, son design inspiré de celui des automobiles des années 1930 conçues pour être élégantes et moins énergivores (les « streamline cars »), tout en étant propre au 21e siècle (grandes jantes, feux façons pixels, LED, …) interpelle. Sous certains angles, ce véhicule très aérodynamique (0,21 de Cx) affiche des airs de ressemblance avec une certaine… Citroën DS tandis que la poupe large et arrondie, dotée d’un becquet aérodynamique et lumineux peut laisser penser à certaines Porsche 911.
Enfin, à ce niveau de gamme, l’autonomie proposée est parmi l’une des meilleures du marché. Proposée avec deux motorisations de 168 kW (229 ch) en propulsion et 239 kW (235 ch) en quatre roues motrices, la Hyundai Ioniq 6 embarque une unique batterie lithium-ion de 77,4 kWh portant son rayon d’action à 614 kilomètres, en fonction de la configuration retenue.
Côté recharge, celle-ci est complète en 7 h 10 sur une borne 11 kW mais passer de 10 à 80 % sur une borne 50 kW nécessite 1 h 13 tandis que récupérer de 10 à 80 % de batterie sur borne rapide 350 kW ne demande que… 18 minutes.
Un habitacle de limousine
S’étirant sur 4,85 mètres de long, la berline Ioniq 6 apparaît comme imposante. À l’usage, le gabarit du véhicule est vite oublié : la position de conduite assez basse, les importantes surfaces vitrées, le rayon de braquage mesuré (5,91 mètres, soit moitié moins qu’une Peugeot 508) ainsi que le dynamisme du modèle ne donnent pas la sensation d’être au volant d’un paquebot roulant.
Bénéficiant d’un empattement de 2,95 mètres, la nouvelle coréenne peut en revanche recevoir le qualificatif de « limousine » en s’installant aux places arrière. L’espace dévolu aux passagers est particulièrement important, tant en largeur de coudes qu’aux genoux. Les dossiers suffisamment inclinés assurent également une bonne garde au toit, malgré la ligne fuyante. Voyager en Ioniq 6 est tout sauf une punition ! Côté coffre, avec une architecture de coupé quatre-portes, il ne faut pas s’attendre à des miracles : le volume est correct (401 litres) sans plus. En consolation, la baquette est rabattable 2/3-1/3 tandis que les versions propulsion dissimulent un frunk de 45 litres sous le capot avant. Un espace de rangement pratique pour se débarrasser des câbles de recharge.
Présentation techno mais épurée
À bord de Ioniq 6, la présentation est similaire à celle de Ioniq 5, lancé voilà un an et demi maintenant. C’est dans une ambiance épurée et rendue apaisante par l’emploi de matériaux (issus de divers programmes de recyclage) clairs que prennent place passagers et conducteur. Face à celui-ci, s’étirent deux dalles numériques de 12,3 pouces. L’une pour l’instrumentation de bord (aux graphismes un peu pauvres d’ailleurs), l’autre – tactile – pour le système multimédia. À noter que la cartographie GPS intègre désormais un planificateur de recharge indiquant vers quelles bornes s’arrêter en cours de trajet.
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L’instrumentation est complétée par un affichage tête haute précis et lisible. Les plus technophiles pourront opter pour des rétroviseurs caméras renvoyant l’image captée sur deux écrans situés aux extrémités de la planche de bord.
Les autres se contenteront d’un rappel d’image de l’angle mort au tableau de bord. Bien vu, Hyundai a pensé à préserver des commandes de climatisation physiques, plus pratiques à manipuler en conduisant.
Hyundai prévoit 11 véhicules électriques d’ici à 2030
L’appellation Ioniq est apparue pour la première fois dans la gamme Hyundai en 2016. Elle désignait alors une berline compacte de 4,47 mètres, concurrente directe de la Toyota Prius puisque disponible en hybride et hybride rechargeable, et s’en démarquait en étant aussi proposée en 100 % électrique contrairement au modèle japonais. Depuis, le constructeur sud-coréen utilise ce patronyme pour désigner ses nouveaux modèles zéro émission et plus particulièrement ceux basés sur la plateforme spécifique E-GMP (partagée avec Kia et Genesis) dotée d’une architecture 800 volts. Ce qui autorise ainsi la recharge à haute puissance. Grâce à cette dernière, la berline Ioniq 6, « peut gagner jusqu’à 351 kilomètres d’autonomie en seulement 15 minutes ou passer d'un niveau de charge de 10 à 80 % en 18 minutes », affirme Hyundai. D’ici à 2030, la marque Hyundai devrait mettre sur le marché onze nouveaux véhicules zéro émission, mais tous ne seront pas basés sur cette plateforme, à l’image de la deuxième génération du SUV citadin Kona (également lancé en hybride) attendu pour mi-2023. En détail, trois berlines, six SUV – dont le prochain Ioniq 7, issu du concept Seven présenté en 2021 dans le cadre du salon de Los Angeles – un utilitaire léger et enfin « un modèle d’un nouveau genre ».
Plaisir de conduite
En proposant trois modes de conduite et cinq niveaux de régénération au freinage, Hyundai propose une conduite personnalisée. Sans perdre de temps en réglages, prendre le volant de la Ioniq 6 est déjà source de satisfaction tant ce véhicule est fait pour avaler les kilomètres sans broncher.
Le centre de gravité relativement bas et le poids des batteries collent le véhicule au sol mais sans lourdeur extrême. Le châssis, efficace, est capable d’enchaîner virages sur virages sans sourciller. Présentes, les aides à la conduite se montrent discrètes et les fonctions de conduite semi-autonome sur autoroute au point.
Électrique et chic, la Hyundai Ioniq 6 affiche des tarifs en rapport avec ses prestations et le segment sur lequel elle évolue. En flottes, cette familiale remplira à merveille son office de véhicule de direction. Il faut cependant être rapide pour s’en offrir une : Hyundai France ne disposant que de 2 000 exemplaires.