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Bien que boxant dans la catégorie des poids plumes, les deux citadines se livrent à un combat sans merci pour conquérir le cœur des acheteurs, notamment ceux des flottes. Les ventes aux sociétés représentent en effet un quart des immatriculations de ce segment. Qui de la championne nipponne ou de la vedette de Boulogne remportera donc ce duel ?
Design
Superstar du marché français depuis maintenant près de 30 ans, la Renault Clio en est à sa cinquième génération. Et, pour l’occasion, sa motorisation adopte l’hybridation simple E-Tech. Une véritable évolution que l’on ne retrouve pas dans sa silhouette puisque, esthétiquement, la citadine du Losange n’avance que peu d’audace stylistique pour ne pas choquer sa fidèle clientèle. Seule une nouvelle signature lumineuse marque la différence avec sa devancière.
De son côté, la Toyota Yaris inaugure sa quatrième génération. Élue Voiture de l'année 2021, la petite japonaise a abandonné les lignes rondouillardes de ses débuts (en 1999) pour un air de ressemblance avec un autre modèle du pays du Soleil Levant, la Mazda 2. Charmante avec ses optiques « félins » soulignés de feux de jour à Led, la Yaris destinée au marché européen est toujours fabriquée en France, à Onnaing près de Valenciennes, contrairement à sa rivale tricolore assemblée en Turquie… Un point pour la Toyota.
Habitabilité et confort
À l’intérieur de la challenger nipponne, le ressenti positif s’estompe en voyant les poignées en plastique et le revêtement moquetté sur les contre-portes. Avec une seule prise USB et des rangements rares, on aurait pu espérer une connectivité smartphone efficace et un coffre spacieux mais ce n’est pas le cas. Avec un volume de chargement de 286 litres, il s’avère moins vaste que celui de la Clio et ses 301 litres (voire 979 l avec la banquette rabattue). Son écran, au tactile peu réactif, est lui aussi plus petit, mesurant 4,2 pouces contre les 7 à 9,3 pouces de celui de la citadine au Losange. Bien que son interface se révèle un peu vieillotte, ce dernier embarque le nouveau système multimédia EasyLink, compatible avec Apple CarPlay et Android Auto. Dotée d’une caméra de recul à l’image plus nette, la Clio E-Tech se démarque aussi par le confort de ses sièges chauffants à l’avant et une belle place aux jambes à l’arrière. On apprécie également les rétroviseurs dégivrants et les finitions élégantes, si on omet les quelques touches de plastique grainé. Un partout, la balle au centre.
Performances de conduite
Maniable sur tous types de routes grâce à son large rayon de braquage, la Renault Clio E-Tech se hisse sur d’excellentes suspensions. Pourvue de nombreux Adas et d’un bouton SOS bien utile en cas d’accident, la citadine tricolore possède toutefois des radars se déclenchant prématurément et de façon anxiogène. En matière d'équipement de sécurité, la Toyota Yaris propose, elle, un système pré-collision, la gestion automatique des feux de route ou encore la lecture des panneaux de signalisation, malheureusement un peu approximative. Le navigateur peine à recalculer l’itinéraire en cas de changement de parcours, ce qui peut se montrer problématique. Heureusement, un affichage tête haute de qualité, un réglage convenant à tous les gabarits et la présence de commandes au volant comportant toutes les fonctionnalités nécessaires sans excès viennent compléter un agrément de conduite qui se hisse au niveau de celui de la Clio, sans toutefois le surpasser. Deux-un pour la France.
Autonomie et efficience
Alors que la Clio E-Tech renferme un 4 cylindres atmosphérique 1.6 l de 91 ch, associé à un moteur électrique délivrant une puissance totale de 140 ch, la Toyota Yaris quatrième génération déploie quant à elle une motorisation hybride 1.5 l développant une puissance de 116 ch. Une écurie moindre, certes, mais suffisante pour un usage mixte et dont les passages thermique/électrique se font plus doux. Les accélérations de la Clio se révèlent néanmoins plus dynamiques. Auto-rechargeable comme la Yaris mais se propulsant avec une boîte de vitesses robotisée à crabots, la citadine de Renault assume une bonne récupération d’énergie et une consommation honnête comprise entre 3,7 et 5,9 l/100 km soit un peu plus que la moyenne de sa concurrente japonaise, plafonnant à 4,3 l/100 km. Égalité parfaite.
Fiscalité et TCO
Disponible en concessions depuis juin 2020, la Clio E-Tech esquisse une fourchette de prix allant de 23 400 à 28 900 euros. Un beau budget pour une citadine polyvalente qui n’est pas éligible au bonus écologique de 2 000 euros – aide qui ne concerne que les modèles hybrides rechargeables dont l’autonomie est supérieure à 50 km. Moins onéreuse, la Toyota Yaris débute à 21 950 euros mais ne profite pas non plus du bonus. Toutefois, avec des émissions de CO2 ne dépassant pas les 100 g, les deux citadines bénéficient de l’exonération de TVS sur trois ans, rendant leur TCO compétitif. En plus de voir leur circulation autorisée même en ZFE. La couronne va donc à l’une comme à l’autre, tout dépend des moyens financiers que l’on souhaite y allouer !