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Essai - Peugeot 408 : modèle de (re)conquête

Essai - Peugeot 408 : modèle de (re)conquête

La Peugeot 408 et sa couleur de lancement Bleu Obsession esquissent une allure qui attire l’attention.

© Peugeot

La marque au lion nous présenterait-elle son vaisseau-amiral ? Celle qui était en lice pour le titre de Voiture de l’Année 2023, face à l’Austral de Renault et le lauréat Jeep Avenger, délivre de beaux atouts… mais aussi quelques accrocs.

La jungle urbaine n’a qu’à trembler : le fauve a sorti les griffes pour sculpter un véhicule sans commune mesure. Il faut dire que, comme l’affirme la DG de Peugeot Linda Jackson, « cette Peugeot 408 s’inscrit comme la déclaration d’une nouvelle ère ». Et même d’un air plus pur en adoptant l’hybridation rechargeable.

La suite logique d’une stratégie déjà amorcée puisque Peugeot envisage une gamme 100 % électrifiée pour fin 2023, avec des vélos et même des produits hydrogène. Objectif à terme : que toutes les voitures vendues sous le sigle du lion soient électriques en 2030. La Peugeot 408 répond donc à cette volonté de modernisation et de montée en gamme avec sa motorisation hybridée et son look de berline du segment C incarné par un poste de conduite surélevé.

La patte de Peugeot

Reposant sur des ambitions d’efficience, de plaisir, de connectivité et de design, la Peugeot 408 se démarque par son béquet sur l’arrière, sa garde au sol réhaussée, ses oreilles de chats aérodynamiques et des jantes de 20 pouces sur lesquels elle se juche avec élégance. Les griffes du lion, elles, s’appliquent sur les feux arrière à LED et les lacèrent en créant un motif hachuré. Telle une star, la Peugeot 408 accroche donc les regards et la lumière, ce qu’elle doit beaucoup à la teinte à effet dichroïque de sa carrosserie fastback.

Dotée d’un volant compact de forme faussement octogonale, la Peugeot 408 détonne et déploie, sous ses atours, des trésors d’ingéniosité en matière de rangements intérieurs, notamment à l’avant où les passagers jouissent de pas moins de 33 litres de boîte à gants/cachettes en tout genre. Ses équipements technologiques ne sont toutefois pas en reste avec un système d’infordivertissement pensé comme un smartphone avec navigation connectée et reconnaissance vocale. La caméra de recul, propre et nette, ainsi que le Drive Assist 2.0 à venir sur la GT et figurant une approche de la conduite autonome avec sa Night Vision, achèveront de convaincre les amateurs de joujoux innovants – ou les ennemis du parking en marche arrière.

L’habitacle, en plus d’offrir un fort appréciable confort acoustique, assure également une détente avec les sièges massant avant ainsi qu’un bel espace aux genoux des passagers arrière grâce à un empattement de presque 3 mètres. Dommage que le coffre passe néanmoins de 530 à 470 litres pour la mouture PHEV et alors que la 408 se veut une berline typée familiale. Déception aussi de constater que le toit panoramique ne court pas jusqu’à la banquette, les personnes installées derrière se voyant privés, de ce fait, de la contemplation du ciel bleu (obsession).

Des rugissements étouffés

Ses passages de rapport doux, son agilité malgré sa longueur et sa polyvalence sur tous types de reliefs font de la conduite de ce véhicule un plaisir sincère. Malheureusement, l’absence d’affichage tête-haute et un manque de puissance à l’accélération, même pied au plancher – sûrement dû à un poids d’1,7 tonne – siffle la fin de la récréation routière et jette un léger froid sur la chaleur des sensations que pourrait procurer cette berline revisitée et produite à Mulhouse (en France).

Niveau fiche technique, la Peugeot 408 rejette 26 à 28 g de CO2 et développe une autonomie d’environ 64 km en 100 % électrique. Pas de quoi faire plus qu’un trajet urbain en mode branché. Et si sa consommation de carburant se veut limitée (1,2 l/100 km annonce le WLTP), notre essai a plutôt révélé une voracité de 3 à presque 5 l/100 km en faisant preuve d’une éco-conduite relative. Toutefois, la 408 a le mérite de ne pas perdre le client en proposant seulement trois niveaux de finition : Allure, Allure Pack et la sportive GT. Deux offres de motorisations thermiques essence sont également toujours accessibles pour les rouleurs attachés à faire le plein à la pompe et non pas à la prise.

Titiller le premium

Se plaçant à cheval sur deux segments, la Peugeot 408 n’a (pour le moment) pas vraiment de concurrence. Les seuls rivaux approchant que l’on pourrait lui opposer sont les SUV coupés, plus courts et surtout plus chers. Elle se trouve donc encore seule sur son créneau, mais pour combien de temps ? En attendant, positionnée dans une gamme de tarifs s’accordant au marché – même si cette définition pécuniaire a dû se faire sans comparatif –, la 408 débute aux alentours de 45 000 euros en PHEV afin de séduire une clientèle jusqu’ici tournée vers le premium. Un désir de conquête qui pourrait aussi concerner « les conducteurs de berlines souhaitant plus d’espace et les acheteurs de segment D voulant de la modernité, deux profils qui ont en commun une envie de singularité » définit Aurélie Bresson, chef de projet automobile chez Stellantis. Cet attrait de ces cibles nouvelles s’est d’ailleurs concrétisé lors du Mondial de l’Automobile de Paris cet automne durant lequel 20 % des commandes de la Peugeot 408 ont été prises, dont 75 % en mix PHEV.

Pour les flottes, la 408 présente de son côté une alternative statutaire au VE et aux moutures thermiques tout en symbolisant un modèle distinctif mais doté d’un bon TCO lorsque l’hybridation rechargeable qui l’anime est utilisée à bon escient. De plus, dans un contexte où les livraisons de véhicules sont pour le moins tendues, Peugeot se veut rassurant. Le constructeur tricolore campe en effet sur ses positions et promet de faire arriver la 408 chez ses clients à partir du mois de mars, arguant par la voix du directeur commercial de Peugeot France Christophe Prévost que la marque « privilégie ce qu’[elle] est capable de produire. » Quant à une version 100 % électrique de la 408, elle serait prévue prochainement, mais sans doute pas avant 2024.

Retrouvez cet essai dans le magazine L'Automobile & L'Entreprise n°282

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