La sixième génération de Renault Espace renonce à de nombreuses caractéristiques qui ont fait la renommée du modèle depuis bientôt 40 ans.
© Antonin Moriscot / L'Automobile & L'Entreprise
Jadis monospace, puis crossover le Renault Espace 6 est à présent décliné sous la forme d'un grand SUV. En accord avec son temps, il délaisse aussi les mécaniques thermiques au profit d'un unique bloc hybride essence-électricité de 200 chevaux.
Présent sur les routes depuis 1984, le Renault Espace est une véritable icône de l’histoire automobile française. Avec près de 1,3 million d’unités mises à la route en quarante ans, il s’agit de l’un des grands succès du constructeur de Billancourt.
Les six générations de Renault Espace réunies. © Antonin Moriscot / L'Automobile & L'Entreprise.
« Lancer un nouvel Espace est un vrai challenge pour la marque. Il faut retrouver à la fois les racines du passé, travailler la modernité et la frugalité. Prendre en compte l'empreinte environnementale du véhicule », énumérait au printemps dernier, Fabrice Cambolive, directeur général de Renault, lors de la présentation de cette sixième et actuelle génération du véhicule. Un modèle qui n’a plus rien à voir avec ses prédécesseurs.
Jadis monospace (de 1984 à 2014) puis crossover (de 2014 à 2023), le Renault Espace est désormais décliné sous la forme d’un grand SUV. Logique pour le Losange puisque « les SUV correspondent plus aux attentes de notre société. Ils offrent de la protection dans un monde perçu comme moins sûr », commente Bruno Vanel, directeur de la performance produit de la marque Renault.
Régime minceur
Si, de génération en génération, les véhicules ont tendance à grandir et grossir, le nouvel Espace met fin à cette habitude. Cette sixième itération d’un concept apparu au début des années 80 (et refusé à l’époque par Peugeot puis Citroën) est plus courte de 14 centimètres que la précédente (4,72 mètres), mais aussi plus légère de 215 kilos.
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Ce gain de poids est obtenu par l’adoption de la plateforme CMF-C/D de l’Alliance Renault-Nissan-Mistubishi – sur laquelle sont aussi bâtis les Nissan Qashqai et Nissan X-Trail, les Renault Austral et Renault Rafale –, le recours à une motorisation hybride et un travail effectué sur le mobilier intérieur.
Jusqu’alors, l’Espace tirait sa renommée – et son nom – de la modularité et la vie à bord offerte à ses occupants grâce à ses cinq ou sept sièges indépendants. Cette époque-là est révolue. Comme la dernière génération des Renault Scénic et Grand Scénic, le Renault Espace VI abandonne les sièges arrière indépendants au profit d’une banquette coulissante et rabattable 2/3-1/3. Dommage.
Dans le coffre de 777 litres, deux strapontins sont désormais dissimulés. À réserver à de jeunes enfants tant la place dévolue aux occupants est réduite par la faible hauteur sous pavillon et l’inclinaison très prononcée des dossiers. Renault laisse toutefois la possibilité de s’en passer puisque les versions 5 et 7 places sont commercialisées au même tarif.
Renault Espace ou Grand Austral ?
Modèle qui « perpétue le positionnement haut de gamme et statutaire des générations précédentes tout en étant adapté à son époque », l’Espace VI est donc désormais « un SUV au design dynamique et élégant ». Les similitudes avec son petit frère l’Austral n’échapperont à personne. Il s’en distingue cependant par quelques détails.
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La calandre s’offre des barrettes verticales, la lunette arrière est plus fine (ce qui gêne d’ailleurs la rétrovision), l'essuie-glace arrière raccourci et les chromes sont absents du véhicule. De profil, on note bien sûr le porte-à-faux et les portes arrière rallongés et une ligne de toit plus fuyante imposant de plus faibles surfaces vitrées. Pour compenser la perte de luminosité dans l’habitacle, Renault propose en option un gigantesque toit panoramique fixe sans traverse de plus d’un mètre carré.
La présentation intérieure est soignée tout comme la dotation technologique grâce au système OpenR Link. © Renault.
Sur le plan de l’équipement, la dotation est généreuse – compteurs numériques, dalle tactile OpenR Link de 24 pouces, chargeur à induction, hayon motorisé, etc. –, tandis que les finitions sont particulièrement soignées.
Motorisation unique
Sous le capot du nouveau Renault Espace, exit les motorisations 100 % thermiques. À commencer par les blocs diesel de la précédente génération. S’il n’y aura point de V6 proposé au catalogue comme ses illustres prédécesseurs, le dernier-né de la famille Renault embarque la motorisation E-Tech Hybrid 200 chevaux apparue sur l’Austral.
Il s’agit de la combinaison d’un trois-cylindres 1.2 l turbo-essence de 130 ch et d’un moteur électrique de 50 kW (70 ch) et d’un démarreur haute-tension de 18 kW (25 ch). L’énergie électrique est apportée ou stockée par une batterie lithium-ion de 2 kWh. Selon le constructeur, l’ensemble n’émet à l’usage que 104 g/km de CO2 et se contente de 4,6 l/100 km de carburant. Ce qui assure à ce véhicule à vocation familiale une autonomie totale de plus de 1 000 km avec un plein.
Châssis dynamique
Exception faite de la version d’entrée de gamme Techno, le nouvel Espace est livré de série avec le châssis 4Control Advanced. Un système qui « améliore à l’agrément de conduite, la sécurité et le rayon de braquage [passant de 11,6 à 10,4 mètres, l’équivalent de celui d’une Clio, ndlr] grâce à un train arrière multi-bras et à quatre roues directrices », selon les ingénieurs Renault.
Il est vrai que cette solution technique, couplée à la technologie Multi-Sense de paramétrage de la direction, de la réactivité du moteur et de l’agilité du châssis selon quatre modes (Eco, Sport, Confort et Perso), apporte un plus grand intérêt à conduire le SUV familial. En jouant avec les différents réglages possibles, l’Espace change complètement de comportement et parvient à devenir plus agile, plus agréable à conduire, sur les routes sinueuses même si le véhicule préférera clairement avaler de longs kilomètres d’autoroute.
Ceinture de caisse haute, grandes jantes : le Renault Espace 6 respire le dynamisme. © Renault.
La promesse d’un roulage intense en 100 % électrique est également tenue. À basse vitesse, l’ex-monospace se passe volontiers du moteur thermique, comme à vitesse stabilisée. Les deux blocs fonctionnent alors de concert dans les phases de relance ou en adoptant une conduite particulièrement dynamique.
Bien vu, il est possible de doser la récupération d’énergie au freinage via des palettes situées au volant. En revanche, celles-ci ne servent pas à brusquer la boîte à crabots qui peut être parfois paresseuse. Enfin, d’un point de vue ergonomique ces palettes viennent se superposer aux commodos des essuie-glaces, au satellite de commande radio et enfin au levier de vitesse placé, lui aussi, derrière le volant. Ce qui est parfois gênant.
Technique et finances :
Renault Espace 6 E-Tech Hybrid 200 Iconic
- Prix : 49 550 €
- Moteur : 1 199 cm3 turbocompressé essence 96 kW (130 ch) + 1 bloc. électrique 50 kW (70 ch)
- Puissance maxi cumulée : 200 ch
- Couple maxi : 205 Nm
- Batterie : lithium-ion 2 kWh
- Consommation : à partir de 4,6 l/100 km
- Émissions de CO2 (WLTP) : à partir de 104 g/km
- Classe B, couleur : vert moyen
- Poids : 1 698 kg
- Bonus : 0 €
- TVS : 194 €
- Carte grise (78) : 333 €
- Loi de roulage : 36 mois/100 000 km
- Loyer financier : 741,17 €
- Loyer global mensuel : 833,39 €
- PKR.E : 0,38 €
- TCO après IS : 1 053,34 €