Sur la citadine restylée, le bouclier avant adopte une lame spécifique inspirée de la F1 et les jantes un aspect racé, dans l’esprit de la marque de sport Alpine.
Appréciée du grand public et des flottes depuis plus de trois décennies, la citadine du Losange avait fini par ne plus se démarquer dans le paysage automobile. Pour ce restylage de cinquième génération, la Clio revient donc en force avec une esthétique sportive percutante en vue d’évincer la concurrence, notamment la Peugeot 208.
Au mois de juin 2023, la Renault Clio a repris la tête des immatriculations avec près de 12 500 exemplaires livrés, doublant ainsi sa principale rivale la Peugeot 208 sur les six premiers mois de l’année. Une prouesse pour un modèle à la longévité record puisque la Clio I est sortie en 1990. À l’époque, un quart des moutures était vendu en version diesel pour trois-quart en essence, un ratio qui s’est pratiquement inversé dès l’avènement de la Clio III en 2005, lorsque le gazole a atteint 55 % des motorisations choisies tandis que le GPL faisait son apparition au catalogue.
Dérivée du concept-car Argos, la Clio en est désormais à sa cinquième génération – inaugurée en 2019 – et elle pourrait bien reproduire le record de la Clio II – sortie en 1998 et considérée comme la version la plus vendue de la citadine, toutes générations confondues – grâce des atouts de poids, à commencer par un relooking façon voiture de sport.
Coquine Alpine
La marque Alpine, propriété du groupe Renault et réputée pour ses innovations automobiles sur circuit, s’insinue en effet plus que jamais dans l’ADN de ce best-seller. En particulier au niveau d’un bouclier redessiné avec des éléments structurants aux extrémités la faisant paraître plus large et imposante. La calandre gagne ainsi en profondeur avec un logo qui semble s’en détacher en 3D, le capot se pare de lames facettées façon F1, les jantes laissent se distinguer les plaquettes de freins et les phares adoptent la nouvelle identité lumineuse du constructeur avec des LED verticales lui donnant un regard incisif, presqu’envoûtant. Leur forme, devant représenter un Losange reconstitué, fait d’ailleurs subtilement penser aux dents de Lion de son antagoniste la Peugeot 208, même si l’objectif n’est pas de lui ressembler pour autant, nous confirme Bruno Vanel, directeur de la performance Produit de Renault.
Malheureusement, l’enthousiasme que l’on ressent en admirant la citadine restylée retombe d’un étage en entrant dans le véhicule. L’Esprit Alpine s’y distille en effet par touches beaucoup trop sages, allant de discrètes surpiqûres et broderies tricolores sur le volant et le tableau de bord à un liseré bleu électrique sur la ceinture de sécurité. Pas de quoi se sentir comme un pilote... Et si le toit en matériaux recyclé crée une belle ambiance feutrée, on regrette aussi une banquette arrière plus exiguë que sur certaines Clio précédentes, la troisième place centrale s’avérant anecdotique même pour des enfants ou de petits gabarits adultes.
La trentaine lui va si bien
Établie sur la plateforme également utilisée pour la Renault Mégane, la CMF-B, la Clio hybridée partage avec la berline de belles performances en termes de consommation – 4,2 l/100 km annoncés, avoisinant les 4,5 l/100 km lors de nos essais – ainsi qu’une maniabilité assurée par l’emplacement de la batterie sous le coffre et de son moteur essence à l’avant.
Sans oublier une amélioration apportée à la calibration de la direction assistée par rapport à ses devancières. Proposant une large gamme de motorisations comprenant du GPL, du diesel, de l’essence simple ou de l’hybride avec la technologie E-Tech full hybrid, la Renault Clio pourra convaincre aussi bien les flottes que les particuliers par sa polyvalence et des avantages financiers tels qu’une absence de TVS durant 3 ans et de bonnes valeurs résiduelles dans le temps.
De plus, sur la version E-Tech full hybrid, les émissions de CO2 se voient contenues à environ 90 g pour une autonomie de quelque 900 km permise avec un seul plein et l’utilisation du B-mode pour régénérer l’énergie en phase de décélération/accélération. Bridée à 180 km/h, « ce qui est suffisant en termes de dimensionnement et évite de rajouter du coût à nos clients » plaide Bruno Vanel, la Clio vise aussi l’excellence en matière de vie digitale à bord et l’atteint plutôt bien avec sa caméra de recul à 360° et sa navigation à l’affichage propre, l’interface Easy Link avec réplication sans fil, son compteur numérique parfaitement lisible ou encore ses nombreuses aides à la conduite. Petit bémol toutefois concernant les radars de recul, toujours aussi sensibles et omniprésents.
Pour un tarif s’établissant sous la barre des 30 000 €, on déplore également que le siège et le volant chauffants ne soient pas disponibles sur le marché français, ces éléments permettant pourtant de limiter l’utilisation du chauffage général en hiver et donc de faire des économies tout en répondant aux enjeux écologiques. Néanmoins, entamant une ère mâtinée de maturité, la Clio, Muse de l’Histoire, nous en raconte donc une nouvelle avec ce prologue servant d’introduction à une future Clio VI qu’on espère aussi, voire encore plus, exaltante. Et pourquoi pas électrique !