Euro NCAP revoit ses critères d'évaluation
Comme tous les deux ans, l’organisme européen chargé de noter la sécurité des derniers modèles de voitures a actualisé et durci ses protocoles de test. Dorénavant, l’accent sera donc mis sur la protection post-collision et les technologies avancées en matière d’assistance au conducteur.
Faisant fi de l’appel de l’ACEA, lancé fin avril et recommandant à Euro NCAP de revoir les délais d’application de ses nouvelles normes,, le programme européen d’évaluation des nouveaux véhicules envisage de reprendre ses crash tests, suspendus à cause de la pandémie de Covid-19. Les résultats de ces comparatifs, qui devraient être dévoilés après l’été selon Euro NCAP, prévoient plusieurs changements notables dans le barème de notation. Ils incluent de nouveaux critères visant à assurer une équité d’évaluation basée sur des équipements sécuritaires plus étoffés plutôt que sur la taille des véhicules.
Ne plus passer à côté des chocs latéraux
C’est un fait : en cas d’accident, les gros modèles protègent leurs occupants, certes, mais peuvent causer de lourds dommages aux autres usagers de la route, qu’ils soient piétons ou possèdent un véhicule plus léger. Un déséquilibre qu’Euro NCAP entend désormais prendre en compte dans l’attribution de ses étoiles lors des prochains tests de sécurité effectués à partir de cette année 2020. Notamment dans le test de collision frontale décalée, qui n’avait pas évolué depuis vingt-trois ans, alors que ces impacts ont le deuxième plus fort taux de décès ou de blessures graves.
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Ainsi, la voiture étudiée ne s’écrasera plus sur une barrière statique mais sera impliquée dans un choc avec un autre véhicule ou heurtera une barrière en mouvement. Avec ce nouveau protocole de mise à l’épreuve, si le plus gros véhicule inclus dans le scénario d’accident s’avère trop rigide, donc générateur de sévères maux, il sera pénalisé en conséquence. Une manière d’uniformiser les règles du jeu et surtout d’être au plus près de la réalité en termes de sécurité routière.
Sévir pour servir
Parmi les autres séries de critères introduits par Euro NCAP on retrouve deux nouveaux systèmes de sécurité active, dont les notes seront comprises dans le score de sécurité global. Tout d’abord, le freinage automatique d’urgence et ses capacités seront vérifiés avec le test de virage en travers quand la voiture est sur le point d’être heurtée ou si un usager vulnérable, tel un cycliste, se situe dans l’angle mort. En second lieu, les Adas feront l’objet d’une attention toujours plus poussée notamment lorsqu’elles touchent à la détection de la fatigue du conducteur ou à des distractions. Un système d’alerte et de surveillance qui s’inscrit chaque année un peu plus sûrement comme un prérequis de la sécurité des automobilistes. Logique que cet « ange gardien » de la route soit un élément déterminant dans la notation Euro NCAP.
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Toutefois, une voiture sûre et méritant cinq étoiles ne se résume pas à plus d’airbags ou à de meilleurs systèmes d’aide à la conduite. Le suivi post-accident joue également un rôle essentiel dans la survie des blessés. En partenariat avec la CTIF, l’Association internationale des services d’incendie et de sauvetage, Euro NCAP a donc développé de nouvelles règles de classement portant sur la qualité des informations fournies par les constructeurs automobiles aux services d’urgence. L’organisme se penchera aussi sur la facilité d’extraction des passagers accidentés et les fonctions avancées du système d’appel d’urgence automatique eCall.
Autant de critères d’approbation voulus par Euro NCAP qui, plutôt que de punir les constructeurs, entend les encourager à fournir la meilleure assistance à ses clients. De même qu’à développer des produits toujours plus perfectionnés en les amenant à repenser et améliorer l’ergonomie des véhicules pour la sécurité de tous et non plus pour la recherche de puissance à tout prix. Car une vie n’en a pas.