FCA retire sa proposition de fusion avec Renault
Le groupe italien estime que les conditions politiques en France ne sont pas favorables à un tel rapprochement.
Moins de deux semaines après l’annonce officielle de la proposition de fusion de Fiat Chrysler Automobiles avec le groupe Renault, le géant italien fait machine arrière. Dans un communiqué diffusé ce matin, il explique les raisons de ce revirement :« FCA demeure fermement convaincu du rationnel industriel fort et de la nature transformante d’une proposition largement reconnue depuis qu’elle a été soumise et dont la structure et les termes ont été soigneusement équilibrés pour offrir des bénéfices significatifs à toutes les parties prenantes. Cependant, il est clairement apparu que les conditions politiques en France n’étaient pas actuellement réunies pour qu’un tel rapprochement puisse être mené à bien. »
Une pierre jetée au Gouvernement français, actionnaire à 15,1 % du groupe français, qui s’est empressé de répondre : « Bruno Le Maire prend acte de la décision de FCA de retirer son offre de fusion avec Renault présentée dimanche 26 mai. Dès la présentation de cette offre, l’État actionnaire de Renault à 15,1 %, l’a accueillie avec ouverture et a travaillé de manière constructive avec l’ensemble des parties prenantes. L’État avait fixé quatre conditions à son accord définitif : la réalisation de cette opération dans le cadre de l’alliance entre Renault et Nissan ; la préservation des emplois industriels et des sites industriels en France ; une gouvernance respectueuse des équilibres de Renault et FCA ; la participation de ce futur ensemble industriel à l’initiative des batteries électriques engagée avec l’Allemagne. »
Si les deux dernières conditions semblaient être remplies, la bonne entente avec le constructeur japonais et le maintien des emplois en France ont apparemment été plus problématiques. « Ce qu’on attend de l’État français en tant qu’actionnaire c’est évidemment de protéger l’emploi industriel en France, de respecter ses partenaires… L’État français a demandé des garanties, si ces garanties ne sont pas réunies, nous le regrettons. Peut-être que demain, après-demain ou la semaine prochaine, on pourra encore discuter avec ce géant italien » déclarait ce matin Gérald Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes publics, sur France Info. Le feuilleton n’est donc peut-être pas terminé…