L'Europe veut mettre un terme à la commercialisation des véhicules thermiques en 2035.
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Suite au vote du Parlement européen scellant la fin de la commercialisation du véhicule thermique en 2035, l’Italie, par la voix de son ministre des Transports Matteo Salvini, a réagi vivement en s’opposant à cette mesure. De son côté, l'Allemagne exprime ses doutes quant au choix du 100 % électrique.
Après l’Allemagne qui émet des doutes sur la fin du véhicule thermique et freine des quatre fers pour arbitrer cette décision lors de la clause de revoyure en 2026, l’Italie s’en est pris vivement au vote des parlementaires européens intervenu le 14 février 2023 stipulant la fin de la commercialisation de la voiture thermique en Europe en 2035. Pour le ministre des Transports, cette décision est une « folie » à laquelle l’Italie tentera de s’opposer.
« Se lier pieds et poings à l’industrie chinoise »
« Les délais qui nous sont imposés par l’Europe ne coïncident pas avec la réalité européenne et surtout italienne. Ils représentent un risque pour l’emploi dans la filière automobile », a-t-il déclaré en réaction à ce vote du Parlement européen. Et d’ajouter que cette décision reviendrait « à se lier pieds et poings à l’industrie chinoise ».
Avec cette posture, la coalition de partis d’extrême droite et de droite en Italie emmenée par la Première ministre Giorgia Meloni donne rendez-vous à l’Europe où les discussions autour de la clause de revoyure en 2026 seront sans aucun doute âpres et déterminantes.
L'Allemagne a des doutes, réaction timide de la France...
Sur ce sujet de la fin du thermique en 2035 en Europe, la France ne dit rien pour l'instant et botte en touche. Le gouvernement français serait plutôt dans la position « qui ne dit mot consent » en s'alignant sur la position des pays du nord de l'Europe mais les positions peuvent encore évoluer en fonction des rapports de force en Europe au niveau de la question de l'hydrogène bas carbone notamment et de la prise en compte éventuelle de l'énergie nucléaire.
Côté allemand, il est clair qu'un doute s'est installé depuis quelques mois au niveau du gouvernement. Une position relayée par les constructeurs allemands comme BMW Group, par exemple. Dernièrement, Vincent Salimon, président de BMW Group France, rappelait qu'il « ne fallait pas aller trop vite sur le 100 % électrique ». Et d'ajouter : « Nous ne sommes pas convaincus que tout le monde sera prêt en 2035. Cela rebute certains particuliers qui préfèrent attendre avant d’acheter un véhicule. Il faut aller vers un développement de l’électrique tout en se demandant si l’électrique à batterie correspond à la totalité des usages. Il faut travailler sur des alternatives ».
Réduire de 100% des émissions de CO2 pour les VP et VUL
Pour rappel, le processus législatif se poursuit depuis deux ans vers cette trajectoire de la fin du thermique. Par ce vote du 14 février, l’Union européenne enterre bel et bien les véhicules thermiques. Qu’ils soient essence, diesel ou même hybrides. Les députés européens ont approuvé l’accord passé avec le Conseil de l’Europe concernant la révision des normes d’émission de dioxyde de carbone (CO2) pour les voitures et camionnettes neuves au cours de la décennie à venir.
« La nouvelle législation ouvre la voie vers la neutralité carbone pour les VP et les VUL en 2035 : l’objectif à l’échelle du parc de l’Union européenne vise à réduire de 100 % les émissions de CO2 produites par les voitures et les camionnettes neuves par rapport à 2021. Les objectifs intermédiaires de réduction des émissions pour 2030 sont fixés à 55 % pour les voitures et à 50 % pour les camionnettes », souligne l'institution.
« Le mécanisme actuel d’incitation pour les véhicules à faibles émissions ou zéro émission pourra être adapté afin de répondre aux tendances de vente attendues. Ce mécanisme récompense les constructeurs qui vendent davantage de véhicules dont les émissions sont comprises entre 0 et 50 g de CO2/km, comme les voitures électriques et les véhicules hybrides rechargeables performants, et dont les objectifs en matière de réduction d’émissions sont plus faibles. Pour la période allant de 2025 à 2029, la référence est fixée à 25 % pour la vente de voitures neuves et à 17 % pour les camionnettes neuves », stipule également le texte adopté.