Face aux investissements appelés par une infrastructure de recharge, les spécialistes du secteur multiplient aujourd’hui les solutions de financement.
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Financer la recharge des véhicules électriques est devenu essentiel pour les entreprises qui souhaitent concrétiser leur transition énergétique. Mais comment choisir la meilleure solution de recharge en fonction du coût ? Aujourd'hui, différentes options sont disponibles.
Avant de se lancer dans l'électrification de sa flotte automobile, il est essentiel de bien comprendre les contours et les enjeux de ce déploiement. C’est pourquoi, il est conseillé de commencer par concevoir un plan de charge. Vient ensuite la question du coût avec un budget et un plan d’investissement à définir. Comme sur la première étape, ici aussi, votre prestataire peut vous accompagner. Car, même si le choix des bornes est plus largement lié aux usages et aux conditions techniques qu'à l'investissement réalisé, cela n’en reste pas moins un poste de dépenses qui peut s’avérer conséquent et qui nécessite de trouver des solutions externes.
Choisir la meilleure solution de recharge et son financement
Assez logiquement, plus une borne est capable de délivrer de la puissance, plus son coût est élevé. La solution la moins onéreuse est l’utilisation d’une prise domestique. Peu adaptée au pilotage de la recharge, cette solution est davantage à réserver aux petites flottes, à des flottes de scooters ou de quadricycles. Selon les données fournies par l’Avere-France, dans ce cas, le prix varie entre 150 et 200 euros, auquel il faudra ajouter les frais d’installation par un professionnel agréé et éventuellement le cordon adapté dans le véhicule. Pour plus de puissance, il faut se tourner vers les bornes domestiques, aussi appelées « Wallbox », dont le prix avec installation varie entre 1 500 et 2 000 euros. Attention toutefois, le tarif peut rapidement grimper en fonction du choix de la puissance électrique et des travaux à faire pour connecter l’ensemble au tableau électrique le plus proche. Enfin, les bornes rapides et ultra-rapides embarquent un convertisseur AC-DC et beaucoup plus d’équipement qu’une borne de recharge classique. Elles nécessitent aussi un raccordement au réseau électrique adapté aux hautes puissances et impliquent des réaménagements. Ici, les prix s’envolent et il faut compter en moyenne autour de 50 000 euros.
Alors face aux investissements appelés par une infrastructure de recharge, si depuis le 1er janvier dernier les projets d’installation de bornes de recharge à destination des flottes et des salariés ne sont plus pris en charge par le programme Advenir, les spécialistes du secteur multiplient aujourd’hui les solutions de financement. LLD, LOA, contrat tripartite, investissements en Capex ou facturation en Opex… plusieurs solutions s’offrent aux entreprises qui souhaitent concrétiser leur transition énergétique. À titre d'exemples, depuis janvier dernier, MobilityPlus France propose à ses clients ses solutions IRVE en mode Opex. Cette option se situe à mi-chemin entre l’investissement direct (Capex), consommateur de liquidités, et les « tiers-investisseurs » qui s’approprient alors la majeure partie de la survalorisation associée à une place de parking équipée. L'opérateur finlandais Virta a de son côté signé un partenariat avec BNP Paribas. L'accord conclu doit faciliter le financement de l'infrastructure de recharge pour les entreprises via des offres de leasing allant de 36 à 60 mois. Aussi, le récent accord noué entre Qovoltis et Logivolt vise à proposer des solutions de financement couvrant l'intégralité des travaux de l'infrastructure en immeuble collectif. Les copropriétaires souhaitant bénéficier d'une borne de recharge dans leur box ou sur leur place de stationnement n'ayant plus qu'à payer un droit de connexion.
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Vers des bornes de recharge innovantes pour l'avenir de la mobilité électrique
Enfin, l’un des paramètres à prendre en compte, est la capacité d’innovation du prestataire afin de repousser au maximum l’obsolescence de l’infrastructure. L’objectif étant de couvrir un usage actuel mais aussi futur, de 5 à 10 ans. Car comme pour toute technologie récente, les évolutions sont rapides et, avec la connectivité établie entre le véhicule électrique et la borne de recharge, des opportunités de développement apparaissent.
Une des perspectives les plus avancées côté utilisateur final est le « Plug & charge », une solution qui facilitera l’usage. Alors qu’à date pour lancer la charge, l’utilisateur doit renseigner son identité à l’aide d’un badge RFID ou d’une application, entraînant une multiplication du nombre d’abonnements, de badges et d’applications, demain en utilisant une communication avancée, le véhicule sera identifié dès sa connexion à la borne. Plus besoin de rien, la recharge débutera directement.
Une autre perspective majeure concerne le réseau électrique avec le « Vehicle to grid » ou « V2G ». Il s’agit de la possibilité d’utiliser la batterie du véhicule pour alimenter le réseau. Cette technologie, qu’on peut espérer voir émerger d’ici à 2024, sera rendue possible par l’arrivée sur le marché de véhicules et de bornes de recharge réversibles, qui permettront dans un premier temps de retransférer directement la puissance vers le bâtiment – on parle alors de V2B, véhicule to building – puis plus généralement vers le réseau électrique. Cela nécessitera néanmoins un branchement en triphasé, ce qu’on retrouve rarement chez un particulier, et sera donc plutôt à destination des entreprises.