Flottes : croissance en vue au bénéfice des énergies alternatives
L’Observatoire du véhicule d’entreprise (OVE) a présenté ce mardi 4 juin son baromètre annuel* sur les flottes. L’occasion de faire le point sur l’évolution des parcs d’entreprise. Zoom sur les principaux enseignements.
Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, le monde de l’entreprise ne voit pas son avenir sans véhicules. À en croire le baromètre 2019 de l’OVE, la taille des parcs pourrait même croître dans les mois à venir. Les responsables de flotte sont ainsi 22 % à penser que le nombre de véhicules détenus va continuer de progresser (contre 7 % à estimer qu’il va se réduire). Comment expliquer cette tendance alors que le contexte réglementaire tend à limiter toujours plus l’utilisation de la voiture ? Pour François Piot, président de l’OVE, « ce phénomène est étroitement lié à une anticipation assez positive de l’activité économique. Il y a également davantage de besoins en termes de livraisons du dernier kilomètre ».
Les énergies alternatives en perspective
Mais, pour enrichir leur flotte, les gestionnaires de parc ne se tourneront pas vers n’importe quel véhicule. Ils sont 48 % à vouloir réduire encore la part du diesel dans leur flotte. Cette diminution ne se fera plus nécessairement au profit de l’essence, dont la consommation tend à augmenter considérablement les coûts. Un tiers des répondants estiment en effet qu’ils remplaceront le diesel par des énergies alternatives. Ils sont d’ailleurs 51 % à avoir déjà installé au moins une autre technologie ou à l’envisager dans les trois prochains mois (+ 10 points par rapport à 2018). Un taux qui monte à 85 % dans les grandes entreprises. En tête de liste, l’hybride apparaît comme une étape incontournable de la transition énergétique (41 % des répondants – 75 % des grandes entreprises), suivi par les véhicules électriques (34 % - 75 %) et les hybrides rechargeables (29 % - 68 %). Ces résultats placent ainsi la France à la quatrième place des pays européens en termes de développement des énergies alternatives, derrière le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Belgique.
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Une réponse au WLTP
Ces intentions ne sont pas sans lien avec l’inquiétude grandissante des gestionnaires de parc quant à la question de WLTP. « Les responsables s’interrogent et réfléchissent à la modification de la structure de leur flotte, commente François Piot. Le métier de gestionnaire, qui consiste à optimiser les coûts, est devenu très difficile notamment à cause des incertitudes qui pèsent sur la fiscalité. »
De fait, 57 % des répondants estiment que la prise en compte des mesures de CO2 sous le nouveau cycle d’homologation dès le 1er janvier prochain a ou aura un impact sur la flotte dans les trois prochaines années. Un chiffre en augmentation de 10 points par rapport aux résultats de 2018 et qui grimpe même à 90 % pour les grandes entreprises. Face à cela, comment les gestionnaires vont-ils réagir ? Le choix des nouvelles énergies apparaît alors comme une évidence (30 % des sondés – 73 % des grandes entreprises) dans le but de réduire le niveau d’émissions (31 % - 75 %) et par conséquent l’impact fiscal (28 % - 72 %).
* Étude CSA menée du 6 au 29 mars 2019 auprès de 300 gestionnaires de parc français (tous secteurs d’activité confondus) détenteurs d’au moins un véhicule.