Le plan de restructuration de Ford est violent en Europe, notamment pour l'Allemagne.
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Ford a donné des précisions sur la restructuration de ses opérations en Europe et du point de vue social, c’est le scénario du pire qui est retenu. 3 800 suppressions de postes sont annoncées sur les trois prochaines années. Le président du groupe Jim Farley a répété que la production de voitures électriques nécessitait notamment moins de personnel.
L’annonce de Ford était redoutée depuis plusieurs mois, mais le constructeur américain a de surcroît choisi de tailler dans le vif en annonçant 3 800 suppressions de postes en Europe. Les syndicats tablaient sur un peu plus de 3 000 suppressions d’emplois et le choc est donc rude. La saignée concerne principalement l’Allemagne (2 300 emplois) et le Royaume-Uni (1 300 emplois). Pour le reste de l’Europe, on peut parler d’ajustements, avec 200 emplois appelés à disparaître. Sur le total de 3 800 emplois, 1 000 sont liés à des fonctions administratives et le reste au développement produit et à la production.
Un plan social sur l’autel du véhicule électrique
Jim Farley, président de Ford, a répété ce qu’il avait déjà mis en avant à plusieurs reprises : la production de véhicules électriques nécessite moins de personnel. Il a aussi souligné la compétitivité du marché européen, sur lequel Ford peine à dégager une marge opérationnelle performante (2,2 % sur les neuf premiers mois de 2022), loin de son objectif de 6 %, lui-même en dessous des résultats de nombreux concurrents.
Une nouvelle structure organisationnelle pour Ford en Europe
« Ouvrir la voie à un avenir pérenne et rentable pour Ford en Europe nécessite des actions à grande échelle et des changements dans la façon dont nous développons, construisons et commercialisons les produits et les services Ford. Cela aura un impact sur la structure organisationnelle, les talents et les compétences dont nous aurons besoin à l'avenir », déclare Martin Sander, directeur général de Ford Model e en Europe, en ajoutant que « ces changements sont motivés par la transition vers des gammes plus simples et des motorisations entièrement électriques ».
Le groupe cherche encore la croissance en Europe
Ford confirme son ambition de rester en Europe en proposant une offre 100 % électrique d'ici à 2030 en VP et d’ici à 2035 en VU. En mars 2022, Ford a annoncé un investissement de 2 milliards de dollars sur le site de Cologne, où les premiers véhicules électriques doivent sortir des chaînes de production dans le courant de cette année. Le plan des produits électriques, actuellement deux SUV et le e-Transit, doit s’étoffer de sept nouveautés d’ici à 2024 et l’usine roumaine du groupe, située à Craiova, sera aussi mise à contribution.
En 2022, Ford a immatriculé 516 614 véhicules en Europe pour une part de marché de 4,6 %, selon les statistiques de l’ACEA. Le groupe table sur 600 000 ventes à l’horizon 2026 et surtout, sur des performances financières bien meilleures.