Navya et ses technologies de conduite autonome tombent dans le giron des groupes Gaussin et Macnica.
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Le tribunal de commerce de Lyon a rendu sa décision par rapport à la procédure de redressement judiciaire de Navya optant pour l’offre conjointe de Gaussin et Macnica. Christophe Gaussin en prend la présidence avec la ferme intention de développer une nouvelle solution de conduite autonome de niveau 4.
Fin du feuilleton à rebondissements pour Navya, l’entreprise spécialisée dans les navettes autonomes qui luttait pour sa survie depuis plusieurs mois. À l’issue de l’examen de plusieurs offres de reprise, le tribunal de commerce de Lyon a retenu la proposition des groupes Gaussin et Macnica, poids lourd japonais des semi-conducteurs.
L'offre de Gaussin est supérieure « au niveau du critère de la pérennité de l'activité », a estimé le tribunal dans sa décision, avec un « financement de l'activité à hauteur de 25 millions d'euros sur les trois prochaines années, dont 15 millions déjà sécurisés ». Sur ces 15 millions d’euros alloués à l’intégration lors de la première année, « deux tiers seront pris en charge par Macnica et un tiers par Gaussin », précisent les repreneurs en indiquant que la nouvelle coentreprise sera détenue à 51 % par Gaussin et à 49 % par Macnica Inc. La structure sera présidée par Christophe Gaussin, président-directeur général du groupe éponyme, tandis que Jean-Claude Bailly, jusqu’alors vice-président exécutif de Gaussin en sera le CEO.
Gaussin crée en fait une unité augmentée sur la conduite autonome
Le tribunal de commerce a pris en compte le fait que Gaussin est déjà engagé dans le développement de systèmes d’autonomisation de la conduite. Le groupe va d’ailleurs « transférer son équipe de conduite autonome à cette nouvelle joint-venture et acquérir le kit de conduite autonome développé par Navya, afin d'élargir son offre et de fournir des solutions clé en main pour des déploiements à grande échelle de ses propres véhicules autonomes ».
Multiplier par cinq le chiffre d'affaires de Navya dès 2025
Quatre marchés clés sont identifiés : la logistique, les ports, les aéroports et les transports publics et privés de passagers. Ils seront structurés en deux business units spécialisées. Gaussin et Macnica tablent sur « un chiffre d’affaires de 38 millions d’euros en 2024 et de 120 millions d’euros en 2025. En effet, dès 2025, il sera possible d’intégrer à grande échelle les logiciels de conduite autonome de niveau 4 sur les véhicules Gaussin, aussi bien portuaires que logistiques ».
Au niveau des ressources humaines, l’opération permet la sauvegarde de 143 emplois en France et 6 à Singapour, soit 70 % des effectifs actuels de Navya, tandis qu’un dispositif de reclassement sera aussi proposé, notamment dans l’usine de Gaussin à Saint-Vallier.
« Avec la nouvelle coentreprise créée avec notre partenaire Macnica, nous sommes prêts à accompagner nos clients existants dans le monde entier dans leur transition écologique et vers l'automatisation, en tirant parti d'un grand nombre d'experts capables de déployer des solutions autonomes simultanément dans diverses opérations régionales ou mondiales », se réjouit Christophe Gaussin. Rappelons que fin 2021, Gaussin a noué un partenariat avec le géant saoudien Aramco, qui devrait investir dans la coentreprise entre Renault et Geely sur les véhicules thermiques, avec l’objectif de fabriquer des véhicules à hydrogène « Made in Arabie Saoudite ».