La finale du Grand Prix ACF Autotech 2023 présente un plateau de start-up avec des champs d'expertise et des innovations très variés.
Les six finalistes du Grand Prix ACF Autotech powered by Essec Automobile Club sont connus et comme lors des précédentes éditions, les innovations se caractérisent par leur variété. Richard de Cabrol, directeur du Grand Prix ACF, nous présente les start-up qui pitcheront le 20 avril 2023.
Auto Infos : Quels sont les principaux faits saillants de cette édition 2023 du Grand Prix ACF Autotech ?
Richard de Cabrol : En premier lieu, c’est un paysage de start-up très hétérogène, avec des innovations très variées et des champs de compétences sollicités très différents. C’est un peu la signature du Grand Prix ACF d’ailleurs, car nous le voulons très ouvert. Cette année, nous constatons aussi que les start-up françaises sont très fortement représentées en finale, ce qui est bon signe pour l’innovation dans le pays, on ne le dit peut-être pas assez. En outre, soulignons aussi qu’il y a deux femmes qui pitcheront en finale, Justine Bonnot pour WeDoLow, ex-Yubik, et Inès Multrier pour Nelson. Alors qu’il est de bon ton de se plaindre du manque de femmes chez les ingénieurs et dans la tech, cela prouve que la situation évolue et le Grand Prix ACF envoie un bon message.
« Réduire l’énergie nécessaire à toutes les fonctions connectées des véhicules »
Auto Infos : Si nous nous concentrons sur le « Prix Pionnier ACF », que pouvez-vous nous dire, en quelques mots, des trois finalistes ?
Richard de Cabrol : Lines Manufacturing est une start-up française qui fabrique des machines de production industrielle hautement performantes équipées d'une technologie brevetée d’impression 3D polymère grand-format par extrusion de granulés. Elle est très prometteuse en termes de productivité et elle a retenu l’attention d’un groupe comme Plastic Omnium, par exemple. Avec WeDoLow, ex-Yubik donc, nous sommes invités dans le champ de la réduction de l’énergie nécessaire à toutes les fonctions connectées. On est déjà très proche du marché, car la réduction des consommations des logiciels prend de plus en plus d’importance. Enfin, Nelson propose des solutions exploitant l’intelligence artificielle pour optimiser la transition des entreprises vers l’électrique. C’est très intéressant pour les flottes, surtout que la start-up fait déjà valoir une belle maîtrise des coûts.
« Les surfaces haptiques intéressent de plus en plus les constructeurs »
Auto Infos : Le Grand Prix ACF va aussi départager trois finalistes, que proposent-ils ?
Richard de Cabrol : Cetrac.io est spécialiste de la cybersécurité et le fait que l’entreprise vienne de la défense et des applications militaires est rassurant pour les autres secteurs, car c’est naturellement un gage de rigueur et de hautes performances. La start-up évolue dans des technologies très complexes sur un secteur dont on parle de plus en plus. Difficile de vous en dire plus, car comme j’aime à dire, dans la cybersécurité, on se parle de bouche de druide à oreille de druide ! EmbodMe est aussi qualifiée pour la finale avec des solutions avancées pour les surfaces tactiles intelligentes. Ces surfaces haptiques intéressent de plus en plus les constructeurs. Cela va gagner notre quotidien, comme les fonctions touchless, pour ouvrir les véhicules par exemple. Enfin, la start-up américaine Nodar met en avant une solution de stéréo cam, une plateforme de vision 3D qui peut remplacer les Lidar, notamment sur les véhicules autonomes. L’entreprise est déjà en phase de POC avec certains constructeurs.
Auto Infos : Le vote du 20 avril 2023 sera-t-il ouvert au public comme lors des précédentes éditions ?
Richard de Cabrol : Tout à fait, c’est un élément participatif que nous souhaitons conserver et qui se prête bien à l’esprit du Grand Prix ACF. Le public aura donc une voix, ce qui porte à 19 le nombre du voix de notre prestigieux jury présidé par Louis Desanges. Par ailleurs, la nouveauté de cette année sera la couverture de l’événement par BFM Business, avec François Sorel. Cela donne une belle exposition aux start-up et renforce la proximité que nous recherchons avec le public.
« En finir avec le mythe de la start-up qui change le monde du jour au lendemain »
Auto Infos : Que répondez-vous à ceux qui estiment qu’il y a trop de prix de start-up et qui objectent que les innovations des start-up sont parfois éloignées du marché ?
Richard de Cabrol : Si je me tiens à l’histoire du Grand Prix ACF, je vous donne l’exemple de Proovstation qui a bel et bien un impact très concret sur la vie des gens. D’une manière générale, il faut peut-être en finir avec le mythe de la start-up qui change le monde du jour au lendemain. Eureka, c’est rare. Surtout dans l’automobile où vous avez des contraintes de coûts, de sécurité, de standards et de normes très lourdes. Certaines innovations sont aussi difficiles à comprendre parfois. Elles peuvent être cachées aussi et c’est au Grand Prix ACF d’aider à les dénicher, à les identifier. Enfin, si on prend l’exemple du véhicule autonome, où les progrès sont manifestes, on se rend compte que c’est parfois le législateur qui n’est pas dans le même tempo que l’innovation.
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