Industrie automobile : pourquoi les gigafactories se multiplient en Europe

Industrie automobile : pourquoi les gigafactories se multiplient en Europe

À l'horizon 2030, ce sont près de 50 usines de production de batteries pour véhicules électriques qui devraient voir le jour en Europe. (image d'illustration)

© Volvo Trucks

À la traîne en matière de production de batteries pour véhicules électriques face à la Chine et aux États-Unis, l'Europe tente de rattraper son retard en déployant d'intenses efforts pour attirer les industriels. 

Dans l'industrie automobile d'autrefois, il était vital de maîtriser la conception et la production d'organes mécaniques ainsi que les motorisations installées sous les capots des véhicules. Désormais, à l'heure de la transition vers une mobilité décarbonée, il est nécessaire de sécuriser ses approvisionnements en matériaux et en batteries électriques. Le mieux étant de les fabriquer soi-même et, localement si possible.

Concernant les constructeurs automobiles européens, le défi est donc de réussir à produire ces imposantes piles... en Europe. Aussi, ces derniers mois, les projets d'implantation de gigafactories se multiplient au sein de l'Union européenne et, plus particulièrement en Allemagne, en Espagne et en France. 

La France accueille sa quatrième gigafactory à Dunkerque

En déplacement dans le Nord le 12 mai dernier, Emmanuel Macron a confirmé que l'entreprise taïwanaise ProLogium a retenu la ville de Dunkerque pour y implanter une usine de batteries de nouvelle génération. En effet, il ne s'agira pas de produire de traditionnelles batteries lithium-ion, mais des batteries solides.

Cette gigafactory – la quatrième en France – va être construite sur un terrain de 180 hectares et disposera d'une capacité de production annuelle de 48 GWh, soit de quoi équiper des milliers de voitures électriques précise l'Agence France-Presse. Opérationnel à l'horizon 2026, ce site devrait générer 3 000 emplois directs et représente un investissement évalué à 5,2 milliards d'euros.

Vers une capacité cumulée de 170 GWh dans l'Hexagone

ProLogium n'est pas le premier industriel à se lancer dans la production de batteries électriques sur le territoire français. Si cette activité est encore peu développée – contrairement à la Chine et aux États-Unis – plusieurs projets sont en train de voir le jour, essentiellement sous l'impulsion des constructeurs automobiles tricolores.

Ainsi, Automotive Cells Company (une coentreprise entre Stellantis, TotalÉnergies, Saft et Mercedes-Benz) devrait être en mesure de produire 8 GWh d'ici à la fin de l'année et jusqu'à 43 GWh par an vers 2030.

Portée par Renault Group, la société Envision envisage de fournir annuellement 9 GWh à l'horizon 2024 et près de 24 GWh à l'horizon 2030. D'une structure plus modeste, la start-up grenobloise Verkor produira, là encore pour le compte de Renault Group, 10 GWh à compter de 2026. Une capacité qui pourrait être doublée dès 2030. D'autres projets devraient permettre d'atteindre une capacité de production cumulée de 170 GWh en France.

Face à la Chine, l'Europe contrainte de subventionner ces nouvelles activités

À l'horizon 2030, ce sont près de 50 usines de production de batteries pour véhicules électriques qui devraient voir le jour en Europe.

Comme le rappelle l'AFP« l'Allemagne est le pays le plus en pointe avec l'équivalent de 498 GWh de projets dans les cartons, suivie de la Hongrie (224 GWh). Avec ProLogium, la France (170 GWh) passe devant la Norvège (150 GWh), selon le suivi de l'ONG Transport & Environment ». 

Si les capacités de production s'accroissent, les batteries européennes coûtent encore trop cher par rapport à celles produites en-dehors de l'Union européenne. De l'ordre de 34 % de plus qu'en Chine. À titre de comparaison, celles fabriquées aux États-Unis sont « seulement » plus chères de 24 % qu'un Chine.

Aussi, l'Union européenne est donc contrainte de mettre en place d'importantes aides financières pour inciter les industriels à s'installer sur son territoire. Des subventions doublées par certaines mesures négociées directement entre les États membres concernés par ces projets et leurs porteurs.

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