Pour le puissant organisme allemand, l'abandon du moteur thermique est une erreur majuscule commise par l'Europe.
© VDMA
Directeur général du VDMA (association des fabricants allemands de machines et d’équipements), Hartmut Rauen fustige la décision de l’Europe d’interdire la vente des voitures thermiques en 2035. À ses yeux, c’est un non-sens économique doublé d’une faute écologique.
Par la voix de son directeur général Harmut Rauen, le VDMA (association des fabricants allemands de machines et d’équipements), le plus grand réseau de l’ingénierie mécanique en Europe (3 400 entreprises pour 4 millions d’emplois et un chiffre d’affaires annuel de 800 milliards d’euros), déplore la décision européenne actant l’interdiction de vendre des véhicules thermiques à partir de 2035.
« Le vote du Parlement européen est une bien mauvaise nouvelle pour l’industrie européenne, sa force et sa durabilité. On place le niveau de CO2 à zéro pour les véhicules, sans prendre en compte l’énergie utilisée. Pour le VL, cela interdit de facto les modèles avec un moteur à combustion interne », souligne-t-il.
Des objectifs de neutralité climatique rendus plus compliqués à atteindre
« Cela ne signifie pas uniquement que l’Europe abandonne son leadership sur les technologies des moteurs à combustion interne, mais aussi qu’elle laisse de côté une option technologique durable dotée d’un grand potentiel. Cette interdiction vient réduire la diversité des technologies de propulsion neutres, ce qui rend terriblement compliquée l’atteinte des objectifs de neutralité climatique de l’Europe et la construction de sa résilience économique », ajoute-t-il.
« Un risque géopolitique majeur pour l’Europe »
« De plus, la Russie et la Chine ont des positions dominantes sur l’accès aux matières premières nécessaires à l’électromobilité, comme le nickel, le cobalt ou le magnésium, par exemple. La sortie du moteur à combustion interne fait courir un risque géopolitique majeur à l’Europe », reconnaît-il.
« Ce n’est pourtant pas la technologie du moteur à combustion interne qui constitue un problème »
Et d'ajouter : « Il est particulièrement regrettable que les élus européens n’aient pas appuyé l’idée d’un mécanisme de carburants renouvelables et durables qui aurait permis de résoudre le problème des émissions de CO2 sans mettre au rebut toute une technologie d’un seul bloc. Après tout, ce n’est pas la technologie du moteur à combustion interne qui constitue un problème, mais bien les carburants fossiles…
Il est désormais crucial que chaque état membre évolue vers l’implémentation de nouvelles technologies. C’est d’autant plus important que nous avons besoin de solutions environnementalement vertueuses dans d’autres domaines, comme les engins de chantiers de construction, les machines agricoles ou les transports lourds, par exemple.
En somme, l’interdiction pure et simple des moteurs thermiques signifie en fait que nous avons moins de possibilités pour réduire les émissions de CO2 ».
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