Jan Löning : « La crise est un vrai challenge pour Oscaro »
La tempête de la crise sanitaire est une épreuve pour Oscaro, qui doit de plus composer avec une partie de ses salariés craignant la contagion. Pas simple.
La crise sanitaire est rude pour Oscaro. Selon les jours, le site accuse une baisse des ventes qui oscille entre – 15 et – 45 %. « Cela dit, par rapport à la forte baisse que connaît la distribution B2B, notre activité se poursuit. Nous sommes moins touchés » se console Jan Löning, directeur général d’Oscaro.
Pour poursuivre son activité dans ces conditions de marché, la société a fait le choix de se concentrer sur l’opérationnel à court terme. Tous les nouveaux projets ont été mis en stand-by. Au siège, les deux tiers des salariés ont été mis au chômage technique ou partiel. Le reste des salariés du siège et de la relation clients collabore en télétravail. « Toute l’activité site et avant-vente fonctionne parfaitement », indique le responsable.
Sur le volet de la logistique, la boutique assure ne pas connaître de rupture critique d’approvisionnement de la part de ses fournisseurs. Au sein de ses entrepôts, la direction garantit que le nécessaire a été fait pour sécuriser les lieux sur le plan de l’hygiène avec le nettoyage des surfaces et la mise à disposition de gel hydroalcoolique et de gants. « Nous avons fait ce qu’il fallait pour permettre à nos collaborateurs de travailler dans les meilleures conditions, en ligne avec les recommandations du ministère de la Santé », assure le directeur.
Ces conditions de sécurité n’ont toutefois pas été jugées suffisantes par certains représentants du personnel qui, il y a quelques jours, ont tiré la sonnette d’alarme et appelé à la grève avec quelques mouvements de débrayage. Une réunion entre la direction et les élus syndicaux a conduit à mettre en place de nouvelles mesures de renforcement du niveau de la protection des salariés face à la propagation du virus. « Un comité sanitaire se déroule désormais chaque jour sur les sites d’Argenteuil et de Cergy pour assurer en permanence un bon niveau de protection et pour mieux communiquer auprès du personnel sur les mesures mises en place », annonce Jan Löning. Entre sécurité et nécessité de maintenir l’activité, l’équilibre reste toutefois encore fragile.
À la question que certains se posent sur la légitimité d’Oscaro à poursuivre ses activités malgré l’appel au confinement, le dirigeant répond que sa société de distribution de pièces à un rôle à jouer pour la mobilité indispensable de ceux qui continuent à faire fonctionner le pays. Il pense en premier lieu aux personnels de santé à qui le site offre une réduction de 20 % et les frais de port pour chaque commande. « C’est notre contribution de soutien aux équipes soignantes, qui s’assurent que la France reste debout », indique Jan Löning. Et de poursuivre : « En quelques heures nous avons eu une dizaine de demandes concernant des plaquettes de frein ou des balais d’essuie-glace. »
Sur le volet des livraisons, le site d’e-commerce est actuellement en train de redistribuer 6 000 colis restés bloqués au niveau des points relais obligés de fermer. La boutique se heurte aussi aux restrictions qui touchent le secteur du transport dans certaines régions. « Nous devons réajuster en permanence l’offre de transport à la réalité du moment », rapporte le directeur général. Les délais de livraison s’en trouvent rallongés.
Sans conteste, cette crise reste une menace pour Oscaro, qui se relève tout juste d’une longue période de pertes financières et qui n’est pas encore totalement guéri. « La crise est un vrai challenge pour Oscaro. Elle est une menace et une épreuve. Tout dépendra de sa durée. Mais tant que nous saurons nous serrer les coudes avec l’ensemble des salariés et que nous ferons extrêmement attention à nos dépenses, je reste confiant malgré le flou de cette crise inédite. Nous devons tous être responsables », prévient Jan Löning.
Si le responsable se montre optimiste, c’est qu’il table sur le rebond rapide du marché avec un report dans le temps des opérations de maintenance. Selui lui, l’après-crise et ses incertitudes ne joueront pas en faveur des ventes de véhicules neufs, ce qui pourrait favoriser le marché du SAV.