Hopium change de présidence pour trouver un nouveau souffle face à son défi industriel sur la mobilité hydrogène.
En difficulté financière, le nouveau constructeur automobile français Hopium a décidé de porter Alain Guillou à la présidence de son conseil d’administration. Il succède à Jean-Baptiste Djebbari, ancien ministre des transports, qui nourrit de nouveaux projets.
Toujours en construction, la marque française Hopium, qui souhaite développer des véhicules premium à hydrogène, vient d’annoncer un changement à la tête de sa direction. En effet, « le conseil d’administration d’Hopium a décidé à l’unanimité de coopter Alain Guillou comme administrateur indépendant et de le nommer nouveau président du conseil d’administration d’Hopium en remplacement de Jean-Baptiste Djebbari ».
Alain Guillou est un spécialiste de l’industrie
Alain Guillou fait valoir près de 40 années d’expérience dans le secteur étatique et industriel de la Défense, notamment au sein de Naval Group où il a occupé les fonctions de directeur général adjoint en charge du développement international ainsi que des activités de R&D, « particulièrement le projet de développement d’un système de propulsion anaérobie pour sous-marins, basé sur une pile à hydrogène ».
Le conseil d’administration d’Hopium et son fondateur, Olivier Lombard, remercient Jean-Baptiste Djebbari « pour son implication et son énergie qui ont permis d’accroître la visibilité nationale et internationale d’Hopium et de mettre en place les bases d’une organisation qui a pour vocation de faire passer l’entreprise du stade d’une start-up à celui d’une entreprise industrielle ».
Réorientation stratégique entre équipementier hydrogène et constructeur automobile
Après l’effervescence du Mondial Automobile de Paris, Hopium est actuellement en proie à d’importantes difficultés financières et son développement semble au point mort, le prêt de la région Normandie de deux millions d’euros à taux nul étant plus un kit de survie qu’un investissement industriel de nature à assurer des développements technologiques et la construction d’une usine d’assemblage automobile dans l’Eure.
C’est ce que l’on pouvait comprendre en filigrane des propos de Laurent Favre, directeur général de Plastic Omnium Compagnie SE, récemment interrogé sur les difficultés du jeune constructeur : « Tout d’abord, Hopium, c’est une belle histoire entrepreneuriale et elle n’est peut-être pas finie si de nouveaux partenaires interviennent. La véritable question, c’est que dans l’industrie automobile, à l’échelle d’un constructeur, on parle en milliards d’euros, pas en millions ».
Ce sera l’un des axes de la feuille de route d’Alain Guillou alors qu’Hopium a redéfini sa stratégie en deux dimensions : Hopium Technologies (qui développe la pile à combustible et son système d’alimentation et de refroidissement, orientés BtoB) et Hopium Automotive (constructeur d'automobile à hydrogène, orienté BtoC). Hopium se donne quatre ans pour parvenir à l’équilibre et dégager ses premiers profits.