Karine Bonnet (Dekra Automotive SAS) : « Le contrôle technique est une profession relativement épargnée par la pandémie »
Karine Bonnet dirige Dekra Automotive SAS, qui regroupe notamment les enseignes de contrôle technique Dekra, Norisko et AutoControl sur le marché français. La directrice générale fait un point sur l’année 2020 et ses particularités pour le contrôle technique comme pour les centres agréés. Un contexte difficile, qui n’a cependant pas pesé trop lourd sur la profession dans son ensemble, notamment grâce au report des contrôles accordé par l’Etat et au retour des automobilistes dans les centres après le confinement.
Auto Infos : Le bilan du contrôle technique pour l’année 2020 est-il en décalage par rapport aux années précédentes ?
Karine Bonnet : Non, puisqu’il s’élève à 24 946 472 contrôles techniques, soit une hausse de 0,73 % par rapport à 2019. Sur ce total, le nombre de contrôles techniques périodiques a représenté 20 394 121 opérations et les contre-visites ont atteint 3 293 739 entrées. Un nombre qui donne un taux de 21,21 %, contre 21,67 % en 2019. Sur ce pourcentage, global, le taux de contre-visites pour défaut majeur a représenté 20,35 % et les défauts critiques ont représenté 0,86 %, ce qui est plutôt stable par rapport à l’année précédente.
A. I. : L’année n’a donc pas été si différente pour le contrôle technique ?
K. B. : Le nombre de contrôles périodiques a été inférieur mais nous ne sommes pas alarmistes car le nombre de véhicules vendus à des professionnels en 2020 a augmenté, ce qui décale les contrôles. Ce manque de véhicules s’explique donc plutôt par la conjonction de plusieurs facteurs.
A. I. : Que représente Dekra sur ce bilan 2020 ?
K. B. : Sur les 6 417 centres recensés en France en décembre 2020, nous en avons 1 539, dont 200 succursales. Nous avons effectué 6 051 590 contrôles, dont 4 925 331 visites périodiques, ce qui représente une part de marché légèrement supérieure à 24 %. Sur nos centres en propre, nous observons des résultats variables, pour un chiffre d’affaires global en légère hausse. Nous avons récupéré une grande partie des visites après le confinement mais pas la totalité. Nous avons fermé nos centres pendant un mois et demi et nous ne le regrettons pas car nous avons préservé la santé de nos collaborateurs et de nos clients, ce qui est essentiel.
A. I. : Le report accordé par l’Etat aux automobilistes qui devaient passer le contrôle technique a-t-il porté ses fruits ?
K. B. : Oui, nous avons milité dans ce sens auprès de l’Etat pour laisser le temps aux automobilistes de venir faire leur contrôle et à nos centres de s’organiser pour les recevoir. Dès la fin du confinement au mois d’avril, l’activité a été forte. Nous avons eu la chance de récupérer les contrôles non effectués en mars et avril. Certaines personnes ont fait des arbitrages budgétaires mais le contrôle technique est une profession relativement épargnée par la pandémie.
A. I. : Vos adhérents ne souffrent-ils pas de la saturation du marché ?
K. B. : La croissance du nombre de centres agréés est beaucoup plus faible depuis l’entrée en vigueur de la dernière directive. Les investissements nécessaires ont sans doute freiné les candidats à l’ouverture d’un centre. Cependant, le marché est saturé et il existe peu de zones blanches. Il faut faire en moyenne 3 000 contrôles par an pour vivre mais cela dépend de l’immobilier et de la masse salariale. Nos centres profitent d’accords passés au niveau national avec des assureurs, des flottes et des loueurs longue durée. Nous allons vers un marché de flottes et il sera de plus en plus compliqué de rester indépendant.
A. I. : Avez-vous des nouvelles du contrôle des NOx et du contrôle technique deux-roues ?
K. B. : Non, nous n’avons pas d’information supplémentaire sur le contrôle des NOx et sur le contrôle technique des deux-roues motorisés. Les deux devaient entrer en vigueur le 1er janvier 2022 mais il s’agit d’une année électorale…