Les résultats du Baromètre des Flottes et de la Mobilité 2022, publiés par l’Arval Mobility Observatory France, viennent de paraître. Ceux-ci dessinent un paysage où les déplacements professionnels se verdissent et où la location longue durée est privilégiée par la moitié des entreprises.
Réalisé avec l’institut Ipsos, le baromètre des Flottes et de la Mobilité 2022 de l’Arval Mobility Observatory a rendu ses conclusions. Menée dans 20 pays auprès de presque 6 000 entreprises en Europe – dont 300 en France –, cette enquête dresse une photographie de la gestion des parcs automobiles de société.
Les flottes poursuivront leur croissance
En 2022, après deux années de pandémie, le contexte économique se trouve toujours aussi bouleversé, par la guerre en Ukraine puis, sans commune mesure, par la pénurie des semi-conducteurs. Pourtant, malgré cette actualité peu reluisante, le baromètre 2022 de l’AMO démontre qu’une très large majorité des entreprises en France n’imagine pas de décroissance de leurs flottes. Ainsi, 92% des entreprises tricolores interrogées déclarent que le nombre de véhicules dans leur parc va demeurer le même ou augmenter dans les trois années à venir. Un chiffre comparable à la moyenne européenne (93%) et qui s’avère partagé quelle que soit la taille de l’entreprise.
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Cette évolution positive et anticipée des flottes serait, en premier lieu, portée par le développement de l’activité des entreprises pour 56% des sociétés sondées puis, en second lieu, par les besoins en matière de ressources humaines qui en découlent (47%). Parallèlement, alors que l’on aurait pu croire que sa généralisation induirait une baisse des effectifs automobiles au sein des flottes d’entreprise, le télétravail, lui, n’a finalement pas eu d’effets marquants sur la politique de mobilité des entreprises puisque seule 1 entreprise sur 5 a concrétisé ou envisage des changements allant dans ce sens.
La LLD et les mobilités décarbonées s’imposent en flotte
Dans l’Hexagone, la plupart des entreprises ont déjà adopté des énergies alternatives pour les voitures particulières, à 71% soit 23 points de plus que la moyenne européenne. Une avance qui doit beaucoup à la réglementation nationale notamment la LOM et ses quotas de véhicules propres en flottes. Pour faire baisser les émissions de CO2 de leurs véhicules collaborateurs, 48% des sociétés sondées ont misé sur l’hybride et 43% sur l’hybride rechargeable. Si l’adoption de véhicules 100% électriques se révèle donc moindre (27%), à cause d’infrastructure de recharge et d’une autonomie insuffisantes ainsi que d’un prix d’achat encore prohibitif pour certains employeurs, les responsables de parcs français se montrent moins réticents à l’avenir. D’ici à trois ans, ceux-ci estiment que 27 % des voitures particulières et 25 % des véhicules utilitaires légers de leur flotte seront des véhicules 100% électriques.
Outre l’automobile décarbonée, 7 entreprises françaises sur 10 se tournent vers des solutions alternatives de mobilité, 9 points de plus que la moyenne européenne. Parmi les petites et moyennes entreprises, pour qui cette transition représente pourtant un coût plus lourd à supporter, le taux est même de 64%. Ces modes de déplacements s’inscriraient alors comme un complément à la voiture, les sociétés ayant fait évoluer leur politique de mobilité (ou qui envisagent de le faire) étant plus promptes à influer sur le kilométrage ou les modèles proposés au sein de sa car policy (49%). Parallèlement, 46 % ont mis en place des solutions d’autopartage pour leurs salariés.
Appréciée pour sa flexibilité et sa praticité, surtout en ces temps troublés, la location longue durée (LLD) conserve la première place des modes de financement les plus plébiscités par les flottes d’entreprises en France. Toutes tailles confondues, c’est en effet près d’une entreprise sur deux (49%) qui déclare vouloir la développer ou y recourir dans les trois ans à venir quand un tiers (34%) se déclarent certaines de le faire.
Un attrait qui ne s’avère pas partagé dans les autres pays de l’UE puisque ce résultat est nettement à la moyenne européenne d’environ 15 points. Raison potentielle : la diversité des acteurs du secteur sur le marché français comparé à une offre moins pléthorique chez nos voisins.
La connectivité des véhicules, nouvel enjeu des flottes
Autre constat mis en exergue par le Baromètre des Flottes et de la Mobilité 2022 de l’Arval Mobility Observatory : l’usage des véhicules connectés, dans les VP comme dans les VUL, s’implante progressivement chez les flottes. Pour preuve : 4 entreprises sur 10 en 2022 avaient cédé à la technologie embarquée, les petites entreprises (39 %) réduisant leur écart avec les plus grandes (44 %). Il faut dire que le recours aux véhicules connectés a pour principal avantage la réduction des coûts de la flotte (raison invoquée par 46% des répondants) mais aussi un aspect sécuritaire non-négligeable avec la localisation des véhicules (pour 36%).
Méthodologie pour le Baromètre 2022
En France, l’enquête a été menée par l’institut Ipsos entre le 23 novembre 2021 et le 31 janvier 2022, par le biais d’interviews téléphoniques ou de questionnaires en ligne, auprès de 300 entreprises dont la flotte inclut au moins 1 véhicule (véhicules particuliers ou véhicules utilitaires légers). Le panel est composé de :
- 33 % d’entreprises employant moins de 10 salariés
- 20 % d’entreprises employant de 10 à 99 salariés
- 27 % d’entreprises employant de 100 à 999 salariés
- 20 % d’entreprises employant plus de 1 000 salariés
Au total, l’enquête a été menée dans les mêmes conditions dans 26 pays, auprès de 5 896 entreprises en Europe et 1 680 en dehors de l’Europe. « En raison d’une évolution du questionnaire, les comparaisons entre le Baromètre 2022 et celui de 2021 ne sont pas possibles », précise l’AMO.