L'hybride rechargeable n'a plus le vent en poupe en 2022.
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Sur un marché français en recul de 14 % au mois de juin, la motorisation hybride rechargeable chute de 28 %. Dans un contexte de crise des semi-conducteurs et d'inflation du prix des carburants au-delà de 2 euros le litre, le PHEV pourrait encore accentuer sa chute d'ici à la fin de l'année.
En plein boom depuis plusieurs années, l'hybride rechargeable était présentée comme la meilleure technologie permettant une transition douce vers le tout-électrique. La conjonction des difficultés de livraison et de l'augmentation du prix des carburants a provoqué un véritable coup d'arrêt à cette croissance.
D'après les statistiques fournis par AAA Data, l'hybride rechargeable (PHEV) a reculé de 13 % sur les six premiers mois de l'année 2022 par rapport à la même période l'an passé. En juin 2022, cette chute s'est accélérée (- 28 %) pour un total de 11 964 unités immatriculées.
Le début d'une descente aux enfers ?
En croissance depuis quelques années, l'hybride rechargeable séduit majoritairement les entreprises plutôt que les particuliers en raison d'incitations fiscales avantageuses. Pourtant, le véhicule PHEV non rechargé est un gouffre au niveau des cartes carburant comme le rappellent très souvent les gestionnaires de flotte. Ce qui était encore acceptable avec un prix de l'essence raisonnable l'est beaucoup moins dans ce contexte de crise avec un carburant au-delà de 2 euros le litre.
Plusieurs entreprises ont d'ores et déjà décidé de limiter l'utilisation des cartes carburant pour obliger leurs collaborateurs en possession de PHEV à se recharger. Le 30 juin dernier, à l'occasion d’une table ronde du Fleet & Mobility Managers Club (FMMC) a confirmé de son côté que le choix d'un hybride rechargeable serait désormais soumis à deux pleins par mois avec la carte carburant, les suivants seraient à la charge du salarié. De quoi limiter fortement le développement de l'hybride rechargeable dans le contexte actuel d'inflation du prix des carburants.
Au niveau européen, le protocole d'homologation de l'hybride rechargeable pourrait être revu en 2025 afin de prendre en compte justement cette absence de recharge moyenne des véhicules. Des évolutions qui pourraient précipiter la chute de cette motorisation.