Les constructeurs japonais de motos et Toyota s'allient autour du moteur thermique alimenté à l'hydrogène.
© Kawasaki
Honda, Kawasaki, Suzuki et Yamaha viennent de fonder un organisme de recherche commun pour développer le moteur thermique alimenté à l’hydrogène. Baptisée HySE, cette association de R&D accueille également Kawasaki Heavy Industries et Toyota.
Les constructeurs auto et moto japonais travaillent depuis plusieurs années sur les moteurs thermiques alimentés à l’hydrogène. Un premier rapprochement a eu lieu entre Toyota, Yamaha, Kawasaki, Mazda et Subaru en 2021, afin de travailler autour de cette technologie. Ce programme se basait sur un moteur V8 de série, d’origine Lexus. Les partenaires étaient parvenus à tirer 450 chevaux de ce propulseur grâce à l’hydrogène, en janvier 2022. Selon une source interne, ces travaux se seraient poursuivis et les ingénieurs auraient atteint 630 chevaux en fin d’année dernière. Parallèlement, Toyota a introduit cette technologie sur plusieurs modèles de série, pour tester son efficacité dans des conditions réelles et sur des moteurs plus courants. Une Yaris de rallye et une Corolla de circuit ont participé à des compétitions de manière plus ou moins officielle au cours des derniers mois. Dans le monde du deux-roues, Kawasaki a présenté un moteur alimenté à l’hydrogène lors du dernier salon EICMA de Milan, parmi ses diverses solutions du futur. Aujourd’hui, les constructeurs japonais ont décidé d’accélérer sur cette technologie, avec l’objectif d’équiper les petits engins de mobilité.
De la moto au petit navire
Le groupe de recherche HySE (Hydrogen Small mobility & Engine technology) vient donc de naitre officiellement, après avoir reçu l’approbation du ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie japonais. Les Membres réguliers sont Honda Motor Co., Kawasaki Motors Ltd., Suzuki Motor Corporation et Yamaha Motor Co. L’objectif de ce regroupement est de développer cette technologie, pour qu’elle s’ajoute à l’électrique. « Il est nécessaire d’adopter une stratégie à plusieurs voies pour résoudre les différents problèmes du secteur de la mobilité, plutôt que de se concentrer sur une seule source d’énergie », soulignent ainsi les partenaires. Il n’est donc pas question de substituer une technologie à l’autre mais de développer les solutions les plus adaptées à chaque véhicule et chaque utilisation. Ainsi, les véhicules ciblés par les constructeurs associés sont les deux-roues motorisés, les Kei-cars japonaises, les drones, les engins de travaux publics et les navires de dimensions relativement réduites. Ainsi, ces membres se sont réparti les travaux de recherches en fonction de leurs spécialités.
Moteur, réservoir et alimentation
Le premier groupe de recherche porte sur les moteurs à hydrogène. Honda, Suzuki, Yamaha et Kawasaki travailleront sur l’étude, le développement et la mise en pratique de ces propulseurs. Un deuxième groupe, porté par Yamaha, se concentre sur les exigences en matière de réservoir et de ravitaillement en hydrogène. Enfin, Kawasaki est chargé de définir un système d’alimentation en hydrogène. Ces travaux sont soutenus par deux autres membres complémentaires. Kawasaki Heavy Industries, qui est la maison-mère de Kawasaki Motors, fournira ses connaissances sur le sujet, acquises notamment au sein du projet HySTRA. Ce dernier doit permettre de créer une filière complète de production, de transport et de distribution d’hydrogène vert au Japon. Le deuxième membre « exceptionnel » n’est autre que Toyota. Le constructeur, déjà largement impliqué dans le développement de cette technologie pour ses voitures, « assumera le rôle d’exploiter au maximum les résultats de la recherche de HySE pour le développement de moteurs à hydrogène ». Peu concernés par les voitures particulières, les constructeurs de deux-roues associés laisseront donc le soin à Toyota d’exploiter le résultat de ces recherches pour les véhicules à quatre roues, et pas seulement pour les kei-cars…