L’industrie automobile demande à l’Europe d’accepter les carburants propres après 2035

Alexandre Guillet

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L’industrie automobile demande à l’Europe d’accepter les carburants propres après 2035

L'industrie automobile et pétrolière milite pour la prise en compte des carburants synthétiques dans la transition énergétique, soit une réhabilitation des voitures thermiques et hybrides après 2035.

© Porsche

Dans un courrier commun, les constructeurs automobiles, les équipementiers et les compagnies pétrolières demandent à l’Union européenne d’accepter les carburants non fossiles, renouvelables et synthétiques après 2035. Le tout-électrique ne leur semble pas réaliste, voire contre-productif.

Dans un courrier cosigné par les constructeurs automobiles, les équipementiers et les pétroliers, relayé par le Clepa, la filière demande aux autorités européennes de revoir sa copie sur l’interdiction de la vente des véhicules thermiques après 2035. Ils font appel aux négociations du Trilogue européen, une phase de conciliation entre le Parlement européen, le Conseil de l’Union européenne et la Commission européenne qui intervient en cas de désaccord entre les parties.

Incertitudes et risques économiques et sociaux

« Nous sommes totalement engagés vers l’objectif de neutralité carbone pour 2050 en Europe, mais la proposition pour durcir les normes d’émissions de CO2 des véhicules légers et utilitaires légers va créer des risques qui ne sont pas souhaitables au niveau industriel, économique et social », peut-on lire. Sans remettre en question le processus d’électrification, ils pointent que les récents événements géopolitiques ont créé beaucoup d’incertitudes qui mettent au conditionnel la voie vers le 100 % électrique en 2035.

Point noir et interrogations autour de l’électricité

Depuis 2021, les cartes ont été rebattues engendrant de nouvelles règles de dépendances pour les énergies et les matières premières. Par exemple, la hausse des prix des matières premières nécessaires à la fabrication de batteries et les nouvelles contraintes de supply chain vont mettre en péril l’accessibilité et l’acceptabilité financières des véhicules pour de nombreux citoyens, ce qui peut ralentir le renouvellement du parc. Cela pourrait donc ralentir la diminution des émissions de gaz à effet de serre.

Ils ajoutent que les règles et les protocoles sont inadaptés, car en se basant sur des mesures à la sortie du pot d’échappement, ils ne prémunissent pas contre la production d’électricité avec du charbon. « Il n’y a aucune garantie pour qu’il y ait suffisamment d’électricité renouvelable pour répondre à la demande du transport électrifié », soulignent-ils en ajoutant que le déploiement des infrastructures de charge en Europe ne s’opère pas un rythme satisfaisant ce qui éloigne de nombreux consommateurs des véhicules électriques.

Intégrer les carburants synthétiques dans la transition énergétique

Les dirigeants de l’industrie automobile et pétrolière insistent sur le fait qu’il faut repenser la voie jusqu’à la neutralité carbone en 2050 en prenant en compte toutes les solutions susceptibles de réduire l’empreinte des gaz à effet de serre. Notamment les carburants synthétiques dont la production peut être augmentée. Pour tirer profit de cette technologie, il faut admettre que les véhicules thermiques, hybrides et hybrides rechargeable mus par des carburants synthétiques renouvelables peuvent aider à avoir un impact positif dans la transition énergétique. En clair, l’électrification et les e-fuels renouvelables devraient être perçus comme des solutions complémentaires.

Par conséquent, les représentants de l’industrie automobile et pétrolière demandent, dans le cadre du Trilogue, l’intégration du Recital 9a dans les articles de l’accord et ses modalités de transposition, la fixation rapide d’une date butoir pour l’enregistrement officiel des véhicules fonctionnant avec des carburants neutres en CO2.

Les signataires de la lettre adressée aux autorités européennes.

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